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Standard : un message qui ne passe pas

Thomas Bricmont

Depuis dimanche et cette défaite face à l’Antwerp, le Standard est hors du top six. Un coup d’arrêt qui pose pas mal de questions.

Avec une bonne dose d’optimisme voire de mauvaise foi, il n’y a pas lieu de s’inquiéter puisque le Standard compte un point de plus après quatorze journées que l’an dernier (20 contre 19). Seulement, les dirigeants et supporters rouches ne s’attendaient certainement pas à un début de campagne si compliqué mais espérait plutôt surfer sur la fin de saison dernière.

Autant, il y a un an, le club principautaire baignait dans l’inconnue quasi totale tant au niveau du coach que de l’effectif, cette fois, hormis la perte importante de Junior Edmilson, le groupe des joueurs n’a quasiment pas bougé et s’est renforcé en profondeur. L’arrivée de Michel Preud’homme, à la fois vice-président et coach, s’inscrit, elle, dans un projet à long terme, qui doit permettre d’inscrire le club dans la durée et la stabilité, ce qui a tant manqué par le passé.

MPH n’est pas non plus arrivé au sein d’un club en lambeau et doit faire face aux excellents résultats de son prédécesseur (2e place en championnat+ Coupe de Belgique). On est donc en droit d’en attendre davantage même si le schéma de jeu a pris une tout autre tournure depuis l’été dernier. Le duo MPH-Ferrra a installé un système de jeu précis, quasi robotique, qui donne un aspect plus construit au jeu du Standard, notamment au niveau de la relance, mais qui manque cruellement de mouvements, surtout face à des équipes comme l’Antwerp qui jouent de manière reculée et pratiquent le marquage individuel.

« Dans certains matches, on a des problèmes. Moi, j’ai mon idée, mais c’est pour plus tard », a déclaré Michel Preud’homme de façon sibylline après la défaite de dimanche à Sclessin. Compte-t-il sur le mercato de janvier pour rectifier le tir ? Car les arrivées de l’été (Lestienne, Sá, Miangue, Bastien, Oulare) ont peu joué depuis le début de saison. Si Obbi Oulare impressionne par sa puissance physique aux entraînements et pourrait être d’attaque en décembre, on peut se poser la question de la pertinence d’avoir transféré un élément blessé, d’autant qu’Orlando Sá semble traîner son spleen depuis le début de saison.

Le cas de l’attaquant portugais est symptomatique, lui qui était placé sur un piédestal sous Sa Pinto. Aujourd’hui, Sá est bien plus à la rue psychologiquement que physiquement. D’autres éléments traînent la patte également. Du côté de l’Académie, ça manque cruellement de passion et d’engagement aux entraînements. En quelques mois, le groupe des joueurs est passé d’un personnage volcanique (parfois trop) toujours derrière ses joueurs à des séances quotidiennes très scolaires.

Si Ferrera impressionne par l’analyse de l’adversaire, son message passe bien plus difficilement auprès d’un groupe de joueurs qui se posent de plus en plus de questions quant aux mauvais résultats des dernières semaines. Car les matches face à Bruges ou Genk, deux équipes qui ont joué le coup, ne pèsent pas bien lourd par rapport aux nombreuses prestations indigestes de ce premier tiers de compétition.

Par Thomas Bricmont

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