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Standard : Les dessous de la semaine de vérité

Thomas Bricmont

L’affaire des primes, la préparation tactique de Ferrera et Venanzi et les ultras : retour sur sept jours décisifs pour le futur du Standard.

Lundi 14 mars, les joueurs arrivent au compte-gouttes et têtes baissées à l’Académie. Lendemain de veille particulièrement difficile pour la bande à Yannick Ferrera qui a coulé à Malines les derniers espoirs de play-offs 1. Six jours plus tard, sur le coup de 18h, ce même Standard nous offre des scènes de liesse chez les joueurs, direction et supporters. Comment expliquer un tel revirement en seulement une semaine?

L’affaire des primes

Ambiance pesante sur la Cité Ardente. En première ligne, Yannick Ferrera, pour qui les jours sont comptés d’après plusieurs observateurs. Les noms de successeurs potentiels apparaissent même dans les différents quotidiens du sud du pays. Les joueurs aussi sont pris à partie, surtout depuis l’affaire des primes sortie par Sud Presse à quelques jours d’une finale pouvant effacer de longs mois délicats qui ont vu déceptions et espoirs se juxtaposer trop souvent.

Les comptes twitter des trois « négociateurs » de ces fameuses primes, Matthieu Dossevi, Réginal Goreux et Adrien Trebel se mettent à surchauffer à cause des fans mécontents qui jugent leurs exigences malvenues trois jours après la débâcle de Malines. Rien de tel pour déstabiliser un vestiaire qui, s’il a rarement été explosif, est jugé trop gentil et manquant de certitudes. Difficile aussi pour le jeune coach du Standard de masquer son anxiété à quelques jours du match couperet.

Si l’ex-coach trudonnaire manque encore de planches, il est parfaitement conscient que l’issue de dimanche pourrait lui être fatale. La pression qui pèse sur ses épaules rappelle la semaine qui a précédé la venue de Charleroi à Sclessin, dont la conclusion fut aussi heureuse. Devant le groupe, l’homme cache difficilement cette tension et lance même à ses joueurs: « Certains disent que je suis déjà dehors. »

Son professionnalisme extrême, qui contraste avec un club dont les contours sont encore trop imprécis à tous les étages, irrite par moment un groupe manquant encore de caractère. Les dirigeants, Daniel Van Buyten en tête, assistent à quelques séances d’entraînement mais aucun discours de circonstance ne sera tenu pour galvaniser les troupes alors que le sort d’une saison se joue sur 90 minutes. Par contre, Ferrera n’est plus seul et certains choix sportifs lui sont « conseillés » par ses supérieurs.

La victoire tactique de Ferrera

La débâcle malinoise ne va pourtant pas changer ses habitudes. La préparation est axée encore une fois sur les manquements de l’adversaire brugeois. Séance vidéo le mercredi, rebelote le jeudi. Ferrera prévient ses troupes: Bruges est une équipe qui base son football sur les erreurs de l’adversaire, des erreurs qui doivent profiter à José Izquierdo et Lior Refaelov, quasiment absents du travail défensif.

Le bloc brugeois est aussi minutieusement analysé. Une semaine plus tôt, Ferrera s’est loupé en oubliant de contenir la ligne de passe Hanni-Verdier, avec un milieu de terrain dépassé. Cette fois, au Stade Roi Baudoin, Ferrera remporte la bataille tactique face à Michel Preud’homme. La préparation de la rencontre est axée sur l’importance de franchir le plus vite possible le duo du milieu de terrain Simons-Vanaken par un jeu court avec notamment un Matthieu Dossevi délaissant régulièrement son côté droit pour repiquer dans l’axe.

Venanzi et les ultras

Côté supporters, les groupes les plus chauds ont tout au long de la saison été particulièrement bienveillants, ce qui peut sembler surprenant au regard des années précédentes. Peu avant la finale, les ultras sont arrivés en masse, fumigènes en main, à l’Académie. Une mobilisation qui ressemblait cette fois davantage à un coup de boost qu’aux coups de pression auxquels les joueurs du passé ont régulièrement été habitués.

La personnalité du Président, Bruno Venanzi, est fondamentale pour comprendre l’entente jusqu’ici très cordiale entre l’équipe et sa base. Venanzi a compris mieux que quiconque l’importance du peuple rouche. A cet effet, quelques mois avant de reprendre le club, Venanzi avait d’ailleurs organisé une réunion avec les groupes les plus chauds du Standard qui lui avaient accordé leur confiance. Celle-ci a tenu jusqu’à l’apothéose de dimanche.

Par Thomas Bricmont

Retrouvez l’intégralité du reportage consacré au Standard dans le Sport/Foot Magazine de mercredi

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