Standard: le soft power à la Luka Elsner

La première semaine de Luka Elsner à Liège a longtemps ressemblé au début d’une idylle sans accroc. Clinique dans sa communication, le Franco-Slovène se serait bien vu surfer sur cette vague d’optimisme quelques jours de plus. Mais…

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Presque plus orienté ces derniers jours sur le départ de Mbaye Leye que sur l’arrivée de Luka Elsner sur ses nouvelles terres, le Standard espérait, peut-être un peu naïvement, voir ses ennuis disparaître en même temps que celui que Michel Preud’homme doit regretter d’avoir un jour voulu présenter comme son héritier.

Il suffisait de prendre le pouls de la tonalité de la conférence de presse de présentation du Franco-Slovène mardi dernier pour comprendre que la page Mbaye Leye n’était pas encore tout à fait tournée. Plus qu’un choix de coach déterminant pour son avenir, c’est un acte politique que la direction liégeoise a posé en se séparant du Sénégalais et de son staff. Une urgence sportive devenue nécessité domestique, tant la relation entre l’ancien coach et sa direction s’était détériorée ces dernières semaines.

En optant pour Elsner, Bruno Venanzi, Alexandre Grosjean et Pierre Locht ont élu cette fois-ci un diplomate en baskets. De ceux capables de vous tutoyer avec déférence. Pour ses premiers mots en tant que coach du Standard, l’homme remerciait d’ailleurs « Bruno et Alex » pour leur confiance. Du Elsner dans le texte. À mi-chemin entre une locution figée et un discours sincère. Ceux qui ne le connaissaient pas il y a dix jours décrivent un homme bavard, capable de tenir le crachoir pendant de longues minutes. L’homme ne parle pas pour ne rien dire, mais pour disperser ses éléments de langage.

Un vocable simple, sorti avec l’éloquence à la française d’un homme aux idées claires. Suffisamment éclairantes pour convaincre en deux petites heures d’entretien la direction liégeoise du bienfait de sa politique. Et se distinguer de ses six ou sept concurrents entendus sur Teams pendant la trêve internationale.

Tous n’avaient pas en commun d’être des trentenaires comme Elsner, mais le club n’avait jamais caché sa volonté de ne pas vouloir se dédire en continuant de miser sur la jeunesse. « Il y a une certaine forme de modernité qui plaît », avoue Alexandre Grosjean. « Clement, Blessin, Still, ils appartiennent à une nouvelle génération d’entraîneurs séduisants. Mais au Standard, il faut de l’expérience. Luka Elsner n’a que 39 ans, mais a huit ou neuf années de vécu derrière lui. Il a roulé sa bosse, comme on dit. »

Un vécu qui devra servir, et vite. Irrité par l’autocrate Mbaye Leye, le Standard s’est assuré avec l’ancien coach de l’Union, d’Amiens et de Courtrai le recrutement d’un entraîneur – et globalement de tout un staff – plus habitué à traîner devant les tableaux noirs que dans les bureaux à asseoir leur pouvoir. Comprendre que l’organigramme, bousculé hier, ne devra plus être discuté dans le nouveau monde voulu par la direction.

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