Standard: alertes rouches à Sclessin

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Entre l’arrivée contestée de Luka Elsner, le verdict en suspens de l’affaire Edmilson, les déclarations de François Fornieri et des résultats sportifs qui ne décollent pas, Sclessin fait grise mine.

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Quand les semaines s’agitent en coulisses, rien de tel qu’une victoire pour faire passer les affaires et polémiques au second plan. Pour le plus grand malheur des dirigeants liégeois, la troisième sortie en championnat des Rouches version Luka Elsner se solde par un troisième partage de rang. Insuffisant pour envoyer les heures précédentes aux oubliettes. Dernier échelon entre Bruno Venanzi et son coach depuis le départ de Benjamin Nicaise, c’est le CEO Alexandre Grosjean qui descend pour faire face aux micros. Un rôle qu’il endosse rarement sans son costume de pompier, dans un enfer de Sclessin où les incendies ont tendance à se multiplier ces dernières semaines.

Il y a d’abord l’arrivée du nouvel entraîneur, contestée par Courtrai, l’adversaire du samedi soir. Les Kerels ont d’ailleurs, comme OHL et le Cercle avant eux, joué la rencontre sous réserve, tout en saisissant la Fédération pour contester l’usage de la Loi de 78 par leur ancien entraîneur. « Je ne pense pas que Luka ait sollicité le club lui-même, je pense qu’il a été proposé par un agent », explique au Krant van West-Vlaanderen le manager général des Courtraisiens Matthias Leterme. Une déclaration qui vise sans le citer Mogi Bayat, qu’on dit impliqué dans l’arrivée du Franco-Slovène en bords de Meuse. Chez les Rouches, on affirme qu’Elsner a postulé de sa propre initiative et sans intermédiaire, et on déclare en tout cas ne pas craindre de sanction fédérale en conséquence de ce mouvement en cours de saison.

La dernière apparition médiatique de Bruno Venanzi n’avait pour objet que sa passion du trail, et n’était pas au goût d’une grosse partie de la fanbase rouche.

Les craintes sont plus grandes dans l’affaire Edmilson Junior, révélée dans nos pages le 29 janvier 2020. Prévues à l’audience vendredi dernier à la chambre du conseil d’Hasselt, les deux plaintes déposées par Saint-Trond et l’agent Kismet Eris contre le Standard et son président dans le cadre du transfert de l’ailier belgo-brésilien vers le Qatar ont seulement débouché sur un report des débats. Selon Le Soir, l’avocat du Standard Tom Bauwens a demandé des devoirs complémentaires et laisse ainsi trente jours au juge d’instruction pour examiner la requête. Quelle que soit sa décision, les mois pourraient encore être longs jusqu’à l’éventuelle sentence, et permettent en tout cas au président liégeois de se focaliser sur d’autres dossiers plus brûlants.

Comme s’il manquait encore un peu d’huile sur le feu, François Fornieri a aspergé les braises dans les colonnes de La Meuse samedi matin, s’affirmant toujours dans la course à l’acquisition du Standard. « Voir des interviews où l’on sent qu’il y a des manoeuvres de déstabilisation du Standard, c’est dérangeant […] Si vous voulez aider le club, ce n’est pas de cette façon-là qu’il faut s’exprimer », répond Alexandre Grosjean au micro de la RTBF. Des déclarations qui font écho au tweet dégainé par le compte officiel du Standard, ancien article à l’appui pour remettre en cause le coeur rouche de Fornieri. Une preuve supplémentaire que l’ambiance est plus glaciale que jamais entre l’homme fort de Mithra et le président du Standard, particulièrement discret face à la presse. La dernière apparition médiatique de Bruno Venanzi n’avait pour objet que sa passion du trail, et n’était pas au goût d’une grosse partie d’une fanbase rouche plus que jamais en quête de clarté.

En guise d’éclaircissements, les supporters doivent se contenter des mots de leur directeur général : « Je peux confirmer que Bruno Venanzi avance sur plusieurs dossiers en même temps. Il est serein et il me rassure sur une augmentation de capital qui pourra se faire au travers d’un partenariat futur. Je ne peux pas en dire plus à l’heure actuelle. » Un avenir énigmatique pour une impression claire : celle d’un homme envoyé par son président face à l’incendie, seulement armé d’un pistolet à eau.

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