Solution 6 pour sauver le football belge : « Moins de clubs en D1A »

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Sport/Foot Magazine vous propose un dossier avec 10 solutions pour le football belge. Sixième solution : Trudo Dejonghe, professeur d’économie du sport à la KU Leuven, estime qu’il n’y a de place que pour 12 à 14 clubs professionnels en Belgique.

L’avis de Trudo Dejonghe, professeur en économie du Sport à la KUL

« Il y a plus de vingt ans, j’avais déjà plaidé pour réduire la D1 belge à quatorze clubs. J’avais alors signalé que des clubs comme Harelbeke, le Lierse, Alost, La Louvière, Lokeren ou Lommel finiraient par avoir des problèmes. Je ne peux que constater que j’avais raison. À mon sens, il y a seulement de la place pour douze ou quatorze clubs professionnels en Belgique. En D1B, mis à part le Lierse, tous les clubs survivent grâce à l’injection de capitaux étrangers. Et en D1A, pas mal de clubs sont également dépendants de propriétaires venus d’ailleurs, souvent bien plus riches que les patrons belges.

On parle beaucoup d’une BeNeLeague, mais je pense que c’est sans espoir, principalement parce que les législations entre les deux pays sont très différentes. Aux Pays-Bas, par exemple, les joueurs extra-communautaires ont un tout autre statut. Par ailleurs, je pense que des clubs comme le Standard ou Charleroi ne sont pas dingues de cette idée, tout comme Heerenveen ne rêve pas de matches contre Anderlecht.

Le mieux serait une D1 avec quatorze clubs, dont les huit premiers joueraient des play-offs et les six derniers des play-downs, tous avec maintien total des points. Je plaiderais aussi pour ouvrir plus grandes les portes, avec trois descendants et donc trois montants chaque saison. Ce serait un bon moyen d’évacuer le stress de la descente: une saison en D1B serait moins effrayante si les perspectives de remontée étaient élevées l’année suivante.

Enfin, pourquoi les exigences pour les clubs montants de D1B sont-elles si élevées? Regardez les stades qui pourrissent aujourd’hui à Tubize ou à Denderleeuw parce qu’ils ont dû répondre, par le passé, au cahier des charges de la Pro League. Mais pourquoi? Imaginez que Deinze monte en D1. À domicile, mis à part pour accueillir Bruges ou Gand la première saison, ils n’auront jamais plus de 2.000 spectateurs. Aux Pays-Bas, je ne pense pas que le FC Dordrecht ou l’Excelsion Rotterdam ont dû adapter leur stade pour rejoindre l’élite. Parfois, il faut pouvoir être plus souple… »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire