Stephane Vande Velde

 » Si Wilmots avait tu les négociations, la presse l’aurait traité de menteur « 

La saga Wilmots s’est donc clôturée sur un status quo. Quelle qu’en soit l’issue, Marc Wilmots ne pouvait qu’en sortir perdant.

Pendant quinze jours, la presse n’a parlé que de cela. Et au fil des argumentaires, on a bien senti que la décision de Marc Wilmots, quelle qu’elle soit, ne ferait pas que des heureux. Dès le départ, Wilmots s’est laissé enfermer par ces négociations. En se montrant honnête dès le stage de Knokke, avouant qu’il avait été approché par Schalke, il pensait que cela suffirait et convaincrait son auditoire.

Pourtant, au lieu de clore le débat, il l’a ouvert. De supputations en déclarations, le landerneau journalistique a commenté l’affaire Wilmots pendant 15 jours, occultant complètement l’intérêt sportif du déplacement au Pays de Galles, le ravalant à une simple formalité. C’était un peu vite oublier que les Gallois nous avaient tenus en échec deux fois et que la victoire de septembre 2012 avait été acquise à 11 contre 10 !

Cependant, si Wilmots avait tu ces négociations, la presse l’aurait traité de menteur, voire de personnage machiavélique et torve, coupable de penser à son avenir davantage qu’au match des Diables Rouges. Mais revenons à la décision finale. S’il avait opté pour Schalke, certains se seraient déchaînés, clamant haut et fort que sa fibre patriotique était à géométrie variable. Lui qui parle patrie, valeur du maillot et fidélité, le voilà prêt à succomber aux arguments financiers et sportifs de son club de coeur.

Est-ce pour autant que sa décision de rester met fin aux grincements de dents ? Non. Selon certains, rien que le fait de négocier avec un club prouverait son envie de départ et accréditerait la thèse d’un entraîneur qui ne croit plus en son groupe.

Et voilà comment Wilmots ne pouvait que se retrouver coincé par les critiques, quelle que soit sa décision. En restant, Wilmots montre cependant que même face au club de son coeur, les Diables Rouges comptent davantage. Les marques de soutien au stade de France et la perspective de l’EURO 2016, aboutissement final de son parcours à la tête des Diables Rouges, l’ont aidé à mûrir son choix.

Aujourd’hui, son bilan est irréprochable et la Belgique pointait vendredi à la 2e place mondiale. Jamais elle ne fera mieux ! Les attentes autour de cette équipe sont de plus en plus irréelles et personne n’imagine autre chose qu’un formidable EURO (mais à quelle place faudra-t-il le terminer pour le juger formidable ?). Voilà donc Wilmots condamné à toujours faire mieux alors que la proposition de Schalke lui permettait de sortir par la grande porte. En partant, il aurait pu commander sa statue. En restant, il doit quasiment gagner l’EURO pour l’obtenir !

Par Stéphane Vande Velde

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