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« Si Genk n’atteint pas les Play-Off 1, c’est dû à leur planning pas tout à fait exact »

Derrière le trio de tête formé par le Club de Bruges, Anderlecht et Zulte Waregem, six équipes sont encore en lice pour décrocher leur ticket pour les Play-Off 1: Charleroi, Ostende, la Gantoise, Malines, Genk et le Standard. Tous les jours de cette semaine, Sportmagazine.be en analyse une. Aujourd’hui : Genk.

Avant la saison, certains ont misé sur Genk pour le titre, mais l’équipe n’a pas pu répondre à ces attentes. Si elle veut accéder aux Play-Off 1, elle doit se hâter. Kristof De Ryck suit Genk pour Sport/Footmagazine.

Après la pause hivernale, Genk semblait bien parti avec ses 6 sur 6. Les défaites à Malines en compétition et contre Ostende en Croky Cup sont-elles un coup dur ?

La défaite 0-1 contre Ostende fait plus mal que la perte de points à Malines. Celle-ci a mis prématurément fin à la campagne pour la coupe. À présent que la voie la plus courte pour l’Europe est bloquée, la pression d’atteindre les Play-Off 1 ne fait qu’augmenter.

Entre-temps, la défaite à Malines leur reste en tête aussi, et certainement à la lumière de la tactique utilisée par les joueurs malinois. Pendant toute la rencontre, ces derniers ont collé le défenseur Laurens Paulussen sur le pivot de Genk Alejandro Pozuelo. Après coup, cette stratégie a suscité la polémique, mais les Malinois n’en étaient pas à leur coup d’essai: début octobre ils avaient déployé exactement la même stratégie à Genk. Seulement cet élément tactique a été un peu noyé par la carte rouge infligée à tort à Paulussen après un gros quart d’heure de jeu.

L’entraîneur Albert Stuivenberg qui n’a été engagé à Genk qu’en décembre, a déclaré que Malines avait fait exactement la même chose à Genk, au cours de la conférence de presse donnée après le match. S’il le savait avant la rencontre, il n’est guère rassurant qu’il n’ait pas trouvé de parade. Et si quelqu’un lui en a parlé pendant ou juste après la rencontre contre Malines, il est étrange que personne ne lui ait confié la chose plus tôt. »

Comment estimez-vous le programme restant et les chances de Genk ?

Genk doit encore jouer trois fois à domicile et quatre fois en déplacement. Ce n’est pas un avantage pour les Limbourgeois, car à présent leur moyenne de points à l’extérieur n’est que de 0,7 par rencontre contre 2,2 à domicile.

Dans leurs quatre dernières rencontres de la compétition régulière, les Limbourgeois accueillent d’abord Charleroi, ensuite ils se rendent à Anderlecht, puis ils jouent chez eux contre le Club de Bruges avant d’aller à Westerlo. Le premier est un concurrent pour les Play-Off 1, le deuxième le vice-champion, le troisième le champion et le dernier un club qui lutte pour son maintien. En plus, ils devront également affronter les duels contre FC Astra Giurgiu en seizièmes de finales de l’Europa League, ce qui demande également un effort soutenu de la part du groupe. Si sur papier, Malines a le programme le plus corsé de tous les candidats aux Play-Off 1, l’agenda de Genk est encore plus chargé avec les rencontres d’Europa League.

La campagne européenne longue et réussie explique d’ailleurs en partie pourquoi Genk doit se battre autant pour rejoindre les six premiers. Le nombre élevé de matchs a coûté des points en compétition au jeune noyau non extensible à l’infini de joueurs de Genk.

Les Limbourgeois ont renforcé leur équipe grâce à Mathew Ryan, un ex-joueur du Club de Bruges. Ce transfert vous a-t-il étonné ?

Il n’était pas totalement inattendu que les Limbourgeois engagent encore un gardien de but ayant déjà prouvé quelque chose : après la blessure de Marco Bizot, Genk ne disposait plus que de deux jeunes gardiens de but inexpérimentés dans son noyau. Le choix de Ryan n’était pas non plus illogique : l’Australien a montré au Club de Bruges qu’il est un gardien de but fort et charismatique. C’est le genre de personne très utile à la jeune équipe de Stuivenberg : un joueur sur qui on peut construire, un homme qui entraîne le groupe.

Ryan a été prêté à Valence pour toute la saison, mais sans option d’achat. En soi, cette excellente solution d’urgence ne dit pas grand-chose de la politique de transfert de Genk. L’Australien fait figure d’exception à côté des autres nouveaux venus : Jean-Paul Boëtius, Pierre Desiré Zebli, Sander Berge et José Naranjo. Âgés de 18 à 22 ans, ils n’ont pas encore atteint leur plein épanouissement sportif. En attendant, Genk espère tout de même cueillir les premiers fruits de leur talent, tout en sachant qu’elle devra les laisser partir à l’approche de leur apogée personnelle.

À cet égard, les passages de Leon Bailey et Wilfred Ndidi étaient de beaux exemples de la politique actuelle. Cependant, le directeur sportif Dimitri de Condé avait compté sur le fait qu’ils resteraient tous deux au club jusqu’en fin de saison. Il croyait réussir parce que Genk essaie de contribuer au planning de carrière de ses joueurs et parce qu’elle souhaite leur accorder leur transfert au « bon moment ». Le grand problème, c’est que les joueurs et le club ne sont pas toujours d’accord sur ce bon moment. Après que Genk ait réussi à garder Ndidi et Bailey, la conviction de De Condé cet hiver, semblait un brin naïve. Tant pour Ndidi que Bailey, l’appel de l’argent était déjà irrésistible, six mois avant la prévision du club limbourgeois.

C’est pourquoi Genk se retrouve avec une équipe lacunaire, à présent que commence la phase cruciale de la compétition. Comme Genk partait du principe que Ndidi et Bailey ne s’en iraient que l’été prochain, leurs successeurs sont à peine le temps de s’acclimater et de pallier au manque de rythme. Bref, si Genk n’atteint pas les Play-Off 1, ce sera dû aussi à leur planning qui n’était pas tout à fait exact.

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