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Seraing, le nouveau Bosman

Stephane Vande Velde

La FIFA a interdit le FC Seraing de transfert. Pourquoi s’attaquer à un petit club belge? La réponse: Jean-Louis Dupont.

Il y aura bientôt vingt ans que la Cour européenne de Justice a démoli le système des transferts via Jean-Marc Bosman, lequel n’a plus joué, malgré les bons soins de la FIFPro, le syndicat international des joueurs, qui fête ses 50 ans. Ce double anniversaire incite le syndicat à attaquer de front le système actuel des transferts : vendredi, il a déposé plainte à la Commission européenne, en exigeant l’abolition pure et simple du système des transferts.

La FIFA ne rigole pas avec ce genre de provocations. La semaine dernière, elle a interdit Seraing de transfert pendant deux ans. Le motif? Depuis mai dernier, le club liégeois de D2 bafoue l’interdiction de TPO, Third Party Ownership, soit un fonds copropriétaire des droits de transfert d’un joueur.

Le 30 janvier, Seraing a signé un accord avec Doyen Sports Investments, un fonds enregistré à Malte dans lequel seraient impliqués l’agent portugais Jorge Mendes et Luciano D’Onofrio. Le contrat stipule que Seraing embauche au moins deux joueurs chaque été, 30% des droits allant à Doyen qui allait en échange augmenter de 300.000 euros le budget du club cette saison.

Seraing, satellite du FC Metz, dont Dominique D’Onofrio est le directeur sportif, a ainsi engagé l’avant portugais Ferraz Pereira. L’UB a refusé le transfert et le tribunal de Bruxelles a rejeté la demande conjointe de Seraing et de Doyen fin juillet.

Ce n’est pas un hasard si la FIFA s’intéresse à un obscur club belge de D2 : Seraing s’était associé à la plainte de l’agent Daniel Striani auprès de la Commission, à propos du fair-play financier instauré par l’UEFA. Et Striani a le même avocat que Doyen : Jean-Louis Dupont, qui gère une plainte des ligues ibériques contre l’interdiction du TPO. Et qui a représenté Seraing et Doyen devant le tribunal.

La sanction (interdiction de transferts portant sur quatre mercatos) risque d’avoir des incidences sur la viabilité économique du club, qui a cédé cet été des joueurs comme Florent Stevance, Yahya Boumediene ou Grégory Dufer. Sans possibilités de vendre ni acheter, et sans l’aide de Doyen Sports, capable de prendre à sa charge une partie de l’investissement d’un joueur, le club ne pourrait plus compter que sur le FC Metz. Dur, dur…

Par Stéphane Vande Velde et Jan Hauspie

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