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Rodrigo Beenkens :  » Les gens qui cherchent des places pour les matches des Diables m’appellent « 

Malgré l’engouement qu’ils suscitent, le journaliste ne comprend pas certaines critiques de la presse envers les Diables Rouges.

Les Diables ont la cote auprès des médias étrangers. Pareil pour les journalistes ?

BEEKENS : Oui. Au niveau professionnel, je n’ai jamais été autant sollicité. Et sur le plan non-professionnel, il n’a pas fallu attendre que nous soyons premiers mondiaux. Depuis juillet 2014, je ne reçois que des compliments. Je suis allé au Brésil en mars et j’ai entendu des commentaires incroyables dans un pays où les gens ne savent pas situer la Belgique sur une carte. Même enthousiasme en Italie ou en France, lors du Tour. Par contre, ce qui m’a sidéré, c’est le gouffre dans l’analyse d’après-mondial. On reste critique, tant mieux, mais celle-ci ne doit pas être systématiquement négative. Or, après la défaite contre l’Argentine, le  » vous êtes tombés contre l’équipe de Messi, le futur finaliste, et vous auriez pu passer  » est devenu un  » nous aurions dû passer  » auprès de plusieurs faiseurs d’opinions belges. On fustige la manière de jouer mais le mal de la Belgique, c’est qu’on raisonne à court terme. Dans dix ans, que retiendra-t-on ? Les résultats. A part les quadragénaires, qui se souvient que le fond de jeu de Mexico 86 était dramatique ?

N’est-on pas champion du grand écart ? Quand nous étions 71e mondiaux, nous avions, pour certains observateurs, la pire équipe du monde et, maintenant que nous sommes premiers, on considère que ce classement ne vaut rien…

BEEKENS : Pour autant qu’il soit argumenté, il faut respecter l’avis de chacun. Mais, ce qu’il faut, c’est de la cohérence. Ce classement est discutable mais il a une valeur honorifique et il fait partie du sport. Cela m’ennuie quand des personnes flinguent ce ranking maintenant mais lui attribuait une soudaine valeur il y a quelques années. Critiquer est parfois une grande mode. Qu’est-ce qu’on a pu raconter sur Henin et Clijsters ! Aujourd’hui, que ne donnerait-on pas pour retrouver deux nanas pareilles ?

Belgique-Israël a été vu par plus d’un million de Francophones. Les amicaux contre l’Italie et l’Espagne peuvent-ils susciter un engouement encore plus grand ?

BEEKENS : Excepté l’Allemagne, tu peux difficilement trouver un meilleur programme. Ces nations ne viennent pas pour le plaisir : aujourd’hui, tout le monde veut nous affronter. L’aspect proximité sera important : beaucoup de Belges ont des origines italiennes et on aurait pu vendre plusieurs milliers de places en plus. La RTBF reçoit un quota de billets. Il y a quelques années, je n’arrivais pas à écouler ceux que je recevais. Aujourd’hui, alors que c’est difficile d’en obtenir pour moi, je reçois des appels de personnes cherchant des places !

Par Simon Barzyczak

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