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Réglementation sur le management: l’idée de la FIFA contraire à l’Europe

Les agents veulent faire entendre leur voix dans le débat qui fait rage. Mais, vingt ans après l’arrêt Bosman, les clubs belges et européens font toujours le grand écart.

Pendant que la justice planche sur les informations divulguées par Dejan Veljkovic – et que le football s’attend à une nouvelle tempête -, on prend ici et là des initiatives pour réguler le milieu.

Mardi, le ministre flamand du Sport Philippe Muyters a lancé quatre  » règles plus sévères  » : enregistrement obligatoire, caution de 25.000 euros, interdiction de s’occuper de sportifs de moins de quinze ans, aucune indemnité pour des négociations concernant les moins de 18 ans. Bruxelles et la Wallonie n’ont pas encore pris d’initiative.

Le monde du football n’est pas sur la même ligne. Marc Coucke veut limiter à trois par club le nombre de joueurs représentés par le même agent. Selon un autre dirigeant, c’est difficilement applicable. Beaucoup de managers sont regroupés en bureaux mais ont des sociétés distinctes.

Autre sujet de discussion essentiel : qui doit payer les services du manager ? Le joueur qui le charge des négociations ou le club, qui peut engager un agent pour sonder le marché ou pour vendre un joueur pour un montant déterminé ?

Actuellement, c’est toujours le club qui paie. Selon la nouvelle proposition, le joueur paierait la partie qui concerne son contrat. Tous les clubs ne sont pas partisans de la formule, pour des raisons fiscales mais aussi parce qu’ils redoutent que les joueurs ne réclament plus d’argent pour compenser leur perte. Le système anglais pourrait offrir une alternative : le club paie l’agent mais le joueur doit verser une quote-part de 50%.

Les clubs sont curieux d’apprendre le point de vue de la nouvelle association des managers, née d’une initiative de Didier Frenay. Ce groupement veut débattre des nouvelles règles afin de protéger sa position mais aussi parce qu’il estime être le bouc émissaire des diverses affaires.

Mogi Bayat et Dejan Veljkovic, peuvent-ils en être membres ? Le CEO Jesse De Preter :  » Nous examinons toutes les candidatures afin de voir si elles répondent aux critères. Quelqu’un qui affirme avoir commis des choses répréhensibles, c’est un dossier pour le moins épineux. Quant à une personne condamnée, elle n’entre tout simplement pas en ligne de compte. Elle ne peut donc pas être membre.  »

Hier, les représentants de l’association ont rencontré la Pro League, qui veut présenter des solutions lundi, au terme du Conseil d’administration. Problème : les mesures que la FIFA veut imposer sont en contradiction avec les règles européennes. La FIFA regrette d’avoir supprimé la réglementation sur le management en 2015 et envisage de la réintroduire.

L’indemnité serait limitée à 3 ou 4% de la valeur du contrat. Or, l’Europe interdit pareille limitation, a signalé Melchior Wathelet, membre du panel qui prépare ces solutions. La Pro League compte sur le soutien de Wathelet, qui a de l’expérience et de nombreux contacts, pour déterminer un cadre qui puisse convenir aux politiciens. C’est que les personnalités raisonnables du football ne croient pas en une solution issue de leur milieu.

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