© BELGA (BRUNO FAHY)

Radja Nainggolan : « Le public du Roi Baudouin, tu ne le sens pas, il ne vit pas pour son équipe nationale »

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Le Ninja évoque ses souvenirs des Diables rouges, et pointe du doigt les ingrédients qui ont manqué pour un triomphe de la génération dorée.

Au final, l’histoire avec les Diables gardera toujours un goût amer ? Ta meilleure période, c’est l’EURO 2016, et c’est sans doute le tournoi le plus décevant de la génération.

RADJA NAINGGOLAN : C’est vrai que l’EURO, c’était pas terrible. Les qualifications, c’est toujours facile parce que la Belgique était l’équipe la plus forte. À l’EURO, on se pensait trop fort, on a cru que ce serait trop facile. On gagne 4-0 en huitièmes contre la Hongrie, je fais 1-0 contre le pays de Galles, on se voyait déjà gagner.

Vous aviez fini deuxième du groupe, mais du coup vous étiez dans la partie de tableau la plus simple sur papier. Ça vous est un peu monté à la tête ?

NAINGGOLAN : C’était peut-être un peu trop facile sur papier. Et quand tu penses ça, c’est là que les choses se compliquent. Au final, les Gallois ont montré du caractère, et ça nous a fait mal.

C’est un reproche qu’on entend souvent au sujet des Diables rouges, ce manque de mental dans les moments chauds.

NAINGGOLAN : Regarde la Bosnie, la Serbie. Eux, ils font la guerre pour leur pays. C’est quelque chose qui manque en Belgique. On a de super joueurs…

Mais pas de sentiment national assez fort ? On a l’impression que cette génération, elle n’est pas unie parce qu’ils sont Belges, mais plutôt…

NAINGGOLAN : (Il coupe) Parce qu’ils sont tous forts. C’est une super génération mais au final, il manque quelque chose. Les gens veulent toujours que tout soit beau : du beau jeu, des buts magnifiques… Mais parfois, il faut gagner des matches sans être beau.

Le public est trop exigeant par rapport à ça, tu trouves ? Il manque de passion avec l’habitude des victoires ?

NAINGGOLAN : Franchement, quand tu es au stade roi Baudouin… Le public, tu ne le sens pas. Ils sont trop loin. Et puis, ils ne vivent pas pour leur équipe nationale. Ce n’est pas un grand soutien, tu vois. Aucun adversaire ne vient jouer en Belgique et se dit : « Oh, ici on est contre l’équipe nationale belge, l’ambiance c’est chaud. » C’est pas la Bosnie, quoi. C’est la mentalité belge. Même dans les stades de nos clubs… Tu vas au Standard, tu vas trouver une bonne ambiance. À l’Antwerp aussi. Quand je suis revenu ici, on m’avait dit que les supporters étaient fous. Et honnêtement, ils sont vraiment fous ! Mais ils sont toujours là, Ils mettent une sacrée ambiance. Si tu perds un match, mais que tu donnes le maximum, ils sont toujours derrière toi. Ça, ça donne quelque chose en plus aux joueurs, parce que tu sais qu’ils sont là.

Découvrez l’intégralité de l’interview dans votre Sport/Foot Magazine du mercredi 22 décembre.

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