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« Quelque chose cloche dans la politique de La Gantoise »

Notre journaliste Frédéric Vanheule revient sur l’éviction de Wim De Decker, après une nouvelle défaite avec La Gantoise.

La démission de Wim De Decker est déjà la troisième en cinq mois à La Gantoise. Que peut-on lui reprocher précisément ?

« Un manque de résultats, surtout, même s’il n’a pas été gâté par les circonstances, entre fébrilité défensive constante et coronavirus, qui a fait de nombreuses victimes en Flandre orientale. Quelque chose que chaque coach principal doit finir par régler tôt ou tard. L’ancien entraîneur Patrick Rémy l’a très bien expliqué dans le passé, avec sa devise « bien jouer, c’est gagner ». Le Français s’est souvent imposé avec une belle différence de buts, a même mené son équipe en tête du classement, mais le mécontentement au sein du groupe de ses joueurs a également provoqué son départ.

Il faut faire preuve de beaucoup de personnalité pour convaincre et gagner la confiance de De Witte et Louwagie.

Avec les Buffalos, il faut faire preuve de beaucoup de personnalité pour convaincre et gagner la confiance du duo Ivan De WitteMichel Louwagie. Il n’y a rien de mal à fixer des objectifs (sportifs) élevés et à se montrer ambitieux. Cependant, il est bon aussi de savoir se regarder dans la glace et de juger en toute conscience si l’organisation mise en place peut remplir toutes ces conditions. Il devient clair que quelque chose cloche dans la politique du club. »

Qui sera le quatrième entraîneur de la saison ? Gand aimerait voir revenir Hein Vanhaezebrouck, mais est-ce là une chance ?

« Seul Hein Vanhaezebrouck peut répondre à cette question, lui qui a subi une opération plus tôt cette année. Le Ouest-Flandrien a déjà indiqué à plusieurs reprises qu’un retour ne serait possible qu’en 2021. Il était très bon dans son rôle d’analyste sur Play Sports. Il y a quelque temps, il s’était montré fermement opposé au pouvoir et à la liberté accordés aux joueurs dans le vestiaire. Il faut quelqu’un avec de la personnalité, qui est au-dessus de la mêlée, mais qui peut aussi convaincre les dirigeants avec un plan sportif clair et un football résolument offensif.

Hein Vanhaezebrouck va-t-il revenir à Gand ?
Hein Vanhaezebrouck va-t-il revenir à Gand ?© BELGA (JASPER JACOBS)

Hein Vanhaezebrouck s’accorde avec cela, tandis que Michel Preud’homme a également marqué des points dans le passé. Franky Vercauteren pourrait fournir une organisation plus défensive, ce que Wim De Decker devait apporter, mais la question est de savoir si les partisans (qui peuvent se montrer critiques) de Gand apprécieraient un jeu aussi clinique. Car ceux-ci ont récemment exprimé leur mécontentement à travers une lettre ouverte de SOS Gantoise, un sujet sensible pour De Witte et Louwagie. Et quelqu’un comme Bernd Storck ne quittera probablement pas la Slovaquie (où il dirige le DAC Dunajská Streda) pour remettre Gand sur de bons rails. Néanmoins, l’Allemand a marqué les esprits avec ce qu’il a réalisé au Cercle Bruges.

Quelles sont les ambitions de ce Gand avec son futur coach et peuvent-ils se renforcer en janvier ?

« Il sera difficile d’accéder aux quatre premières places qualificatives pour les PO1. La seule option pour se qualifier pour l’Europe sera donc les PO2 et la Croky Cup. Mais une fois que tout le monde est en forme (notamment le meneur de jeu Giorgi Chakvetadze et Laurent Depoitre dans son rôle de target-man), une évaluation qualitative approfondie de la base de joueurs doit être réalisée. Peut-être même qu’un retour de la psychologue du sport Eva Maenhout devrait aussi être envisagé, elle dont l’impact lors du titre acquis en 2015 avait été salué. Elle pourrait peut-être mieux canaliser la frustration et l’impatience de Roman Yaremchuk. Un joueur dont Wim De Decker évoquait parfois le mental fragile.

Michel Louwagie aime faire des affaires pendant le mercato d’hiver.

De nouveaux noms devraient de toute façon débarquer, car le club a une réputation dans ce domaine. Michel Louwagie aime faire des affaires pendant le mercato d’hiver. Ce dernier mentionne d’ailleurs souvent que ces recrues ont ensuite besoin d’une certaine période de rodage pour s’habituer au niveau supérieur.

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