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Quel est le secret de la réussite de Philippe Clement?

Philippe Clement n’est entraîneur principal que depuis un peu plus de deux ans mais il compte déjà un titre de champion, il a remporté le Trophée Raymond Goethals et a été Entraîneur de l’Année. Le voici à présent aux portes de la Champions League. Mais comment fait-il?


Pourquoi Philippe Clement n’a-t-il connu que des succès depuis qu’il est entraîneur principal?

AIMÉ ANTHUENIS (son coach à Genk et chez les Diables) : « Je dois dire que je ne suis pas surpris. Quand il jouait à Genk sous ma direction, déjà, je me disais qu’il deviendrait entraîneur. On voyait qu’il avait des dispositions pour cela : il s’intéressait au jeu, il pensait comme un entraîneur, il coachait les autres sur le terrain, il s’impliquait dans tout et apportait quelque chose. C’était un gagneur et il savait que, pour gagner, on a besoin des autres. Il jouait pour l’équipe, il était curieux et il avait un point de vue. En dehors du football, c’était quelqu’un avec qui on pouvait discuter de beaucoup de choses. Il a vite compris que le métier de joueur était un beau métier et qu’il devait tout faire pour réussir. C’est généralement ce genre de joueurs qui joue le plus longtemps et ça a été son cas. Il a connu beaucoup d’entraîneurs, de clubs et de cultures différentes au cours de sa longue carrière. Ça lui a permis de voir ce qu’il pourrait faire et ne pas faire plus tard. Mais son gros avantage, ça a été d’entraîner des équipes d’âge d’élite puis de travailler sous Michel Preud’homme. Il connaît sa place et cela lui a laissé le temps d’apprendre, de jeter des bases solides et d’être prêt au moment de se lancer. »

THOMAS BUFFEL (a joué sous ses ordres à Genk) : « Il a été longtemps adjoint, c’est une bonne école. Il a appris pas mal de choses à gauche et à droite. Il est arrivé à Genk dans un moment difficile pour le club, plusieurs joueurs étaient mécontents. En très peu de temps, il a réussi à remettre d’aplomb des joueurs qui étaient loin de leur meilleur niveau et à décrocher un ticket pour les play-offs 1. Il est très fort verbalement : c’est un meneur d’hommes qui parvient à faire en sorte que les gens se sentent bien. Que ce soit dans les conversations individuelles ou quand il parle devant le groupe, tout est toujours très clair avec lui.

Sur le terrain, on travaillait beaucoup les automatismes. Même d’un point de vue individuel, ce qui est souvent sous-estimé. La finition, par exemple : à la fin d’un exercice de passes, on devait toujours terminer par un tir dans un petit but, histoire de rester concentrés sur la conclusion d’une action. Trop souvent, on shootait n’importe comment mais il a tellement insisté pour qu’on place le ballon qu’après un certain temps, on a commencé à marquer des buts de la sorte. À force de répéter un exercice, on prend confiance, on progresse, on est plus sûr de soi et plus efficace. C’est ça qui compte.

À la fin de la semaine, l’approche était plus collective. Le premier jour, on travaillait l’aspect défensif. Le lendemain, la construction. Il nous donnait toujours plusieurs solutions pour échapper au pressing de l’adversaire. C’était très clair. Les entraînements étaient filmés et, le jour du match, on nous remontrait les phases intéressantes. Les joueurs savaient ainsi à quoi s’en tenir. Ils savaient ce qu’ils devaient faire en possession de balle et en perte de balle. Il était très professionnel. Les séances vidéo étaient dosées, pas trop longues. »

Par Peter T’Kint et Christian Vandenabeele

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