Marc Degryse

Quand Mazzù frustre Leko

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, il est impossible de remettre en question le travail et les compétences de Felice Mazzù.

La défaite de Bruges à Charleroi, c’est un couac pour Ivan Leko et ses hommes. Quand tu sors d’une démonstration en Ligue des Champions sur le terrain de Monaco, quand tu domines comme ça ton sujet à Charleroi pendant presque toute la première mi-temps, quand tu mènes au score, tu n’as pas le droit de remonter bredouille dans le bus en fin de soirée !

Tu sais à l’avance que tu ne vas pas passer une heure et demie tranquille quand tu vas jouer là-bas, mais tu n’as pas pour ça le droit de lâcher en cours de match. La conclusion de cette rencontre, ce n’est pas que Bruges a été vraiment mauvais. Non, le Club a joué à un niveau intéressant, mais en face, il y avait un Charleroi qui a très bien géré.

Le parcours de cette équipe est en dents de scie, on ne peut pas le nier. Mais je ne comprends toujours pas comment il est possible de remettre en question le travail et les compétences de Felice Mazzù. Pourtant, ça s’est fait ces dernières semaines. Au bout du compte, Mazzù a provoqué une certaine frustration chez Leko, qui ne s’est pas privé pour dire que la moitié de son équipe n’avait pas été bonne. C’est son style.

Dans ses matches au Standard, à Genk, à Saint-Trond et à Charleroi, Bruges n’a pris que deux points. Pour un champion en titre, candidat à sa succession, c’est insuffisant.

Il n’y a pas de raison de paniquer. Par contre, on peut commencer à s’inquiéter du niveau du Club en déplacement. Dans ses matches au Standard, à Genk, à Saint-Trond et à Charleroi, il n’a pris que deux points. Pour un champion en titre, clairement candidat à sa succession, c’est largement insuffisant.

Il y a plusieurs façons de lire le classement après la moitié de la phase classique. Par exemple, Bruges n’est pas très loin de Genk, une équipe dont on ne dit que du bien, une équipe qui est un régal, chaque week-end, pour le spectateur neutre. Donc, cet écart limité, c’est bon pour Bruges. Mais on est déjà nettement moins enthousiaste quand on voit que Bruges n’a qu’un petit point de plus qu’Anderlecht, une équipe qui traverse une saison extrêmement difficile.

Contre Gand, on a vu une fois de plus un Anderlecht à deux visages, constant… dans son inconstance pendant tout le match. Si je dois retenir une chose de cette victoire, ce sont les deux buts de Sven Kums. Anderlecht a été sauvé par un joueur qui n’avait plus marqué depuis avril 2016 ! Et ça illustre tout le malaise des piliers supposés de ce club.

Il y a de temps en temps une victoire rassurante, entre deux prestations bâclées, et je prévois que le Sporting va ramer jusqu’à la fin de la saison. Autant j’ai l’impression que le train brugeois peut repartir à pleine vitesse à tout moment, autant je suis convaincu qu’Anderlecht n’y arrivera pas dans la durée.

Tout ça fait que Genk est un champion d’automne mérité. Aujourd’hui, il n’y a pas des différences énormes entre le sixième du classement et un paquet d’autres équipes qui suivent, mais je pense que la lutte pour les play-offs va se limiter à huit équipes. Le G5 plus l’Antwerp, Charleroi et Saint-Trond, qui est encore plus une bonne surprise que l’Antwerp. On en parle peu parce qu’il n’y a pas, là-bas, des grands noms comme à Anvers. Mais Marc Brys fait un boulot fantastique.

Quand on fait un parcours pareil, il y a deux façons de communiquer : la jouer discrète ou afficher des ambitions. Les Trudonnaires ont choisi la deuxième méthode. Ils affirment clairement qu’ils visent les PO1, c’est joli. On a là-bas des gars qui ne se cachent pas. Et ils ont bien raison, si on analyse quelques prestations qu’ils ont sorties lors de la première partie de saison. On pensait que les grands traditionnels seraient plus vite à l’abri, mais les soubresauts du Standard et de Gand permettent cette situation serrée autour de la sixième place.

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