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Quand le coronavirus chamboule la vie des team managers

Ils sont toujours là, aux petits soins pour les pros du ballon. « Ils », ce sont les team managers. Et, forcément, « ils » traversent une période très particulière. Enquête sur une profession qui vient de complètement changer en quelques jours.

Les « profils vulnérables » du Club Bruges

Le tout nouveau complexe d’entraînement du Club Bruges, à Knokke-Heist, reste accessible. Les vestiaires sont fermés, on ne peut plus s’y entraîner en groupes, mais les joueurs qui le souhaitent peuvent y emporter des repas. Les terrains sont accessibles pour des exercices de course et de coordination, pour les joueurs qui ne peuvent pas faire ça chez eux. Le tout se fait évidemment en individuel.

Devy Rigaux, le team manager, est en contact régulier avec eux via WhatsApp et Facetime. Il s’entretient aussi par téléphone avec ceux qui en ont besoin. Ceux qu’ils qualifient de « profils vulnérables », surtout. Des gars qui sont seuls ici, sans leur famille. Ou des jeunes dont la famille vit dans des endroits particulièrement exposés à la crise sanitaire. « Tout le monde est resté en Belgique. C’était une bonne décision parce qu’au moment où le championnat a été suspendu, on ne savait pas où on en était et on ne savait pas non plus que la situation allait empirer à ce point. Avoir tout le monde ici, c’est avoir l’assurance que les joueurs sont toujours dans un environnement vivable et qu’ils peuvent suivre le programme qu’on leur a donné. Et puis, vu qu’ils vivent presque tous près d’ici, on peut encore avoir des contacts sociaux, en respectant les consignes d’usage. »

Le Club accompagne ses joueurs au quotidien. Il y a le suivi physique, un suivi mental et une aide au niveau de la nutrition. Ceux qui le souhaitaient ont reçu un vélo d’appartement doté d’une application grâce à laquelle les exercices à faire leur sont expliqués par des images.

Eupen chérit la campagne

Pour son dernier match de la phase classique, Bruges aurait dû se rendre à l’autre bout du pays, au Kehrweg eupenois. Là-bas, le team manager Michael Radermacher n’est pas surmené. Et ça ne lui convient pas trop. « J’ai toujours besoin de travailler beaucoup, j’adore m’occuper d’un tas de choses. Là, je n’ai pas trop ce que je veux ! » Il reçoit quand même des coups de fil réguliers. « On me pose des questions différentes de celles qu’on me pose quand tout est normal. Depuis l’arrêt, des joueurs m’appellent surtout pour me demander quand ils vont reprendre les entraînements et les matches. Ils sont impatients que ça recommence. Ils sont tous restés en Belgique, le staff technique aussi. Les joueurs belges sont en famille. Andreas Beck aussi, il vit tout près d’ici. Le plus difficile, c’est pour nos deux Bosniens et nos deux Iraniens qui sont seuls ici, sans famille. Ils n’ont heureusement pas de cas positifs dans leur famille au pays, ça les aide. Sinon, ils s’entraident. Danijel Milicevic collabore avec Smail Prevljak, Saeid Ezatokhi fait la même chose avec Omid Ebrahimi. »

Dans une situation comme celle que l’on vit actuellement, le fait qu’Eupen soit une petite ville est un avantage. Les gens ne se marchent pas sur les pieds et ils ont tout à disposition. Tout le monde peut se promener sans craindre de se retrouver dans la foule. « Se promener ou faire du vélo n’est pas un problème, on ne doit pas respecter un certain périmètre. Il y a des bois et les Hautes Fagnes à proximité. » Le team manager est en contact journalier avec la direction. Il discute avec le capitaine Siebe Blondelle de ce que les joueurs peuvent mettre sur leurs réseaux sociaux pour soigner le moral des gens de la région. « Nous sommes persuadés que les footballeurs ont un rôle d’exemples à jouer. Quand des gens sont confinés chez eux et souffrent, ça peut les aider de voir ce que des joueurs de foot connus font dans les mêmes circonstances. C’est pour ça que nous postons des photos et des petits films impliquant les joueurs. »

Retrouvez l’intégralité de l’article consacré aux team managers dans votre Sport/Foot Mafazine

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