Jacques Sys

Pro League: spectacle et nostalgie, c’est à Malines que ça se passe!

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Malines reste un label unique! On trouve chez nous peu de clubs auxquels les supporters s’identifient d’une manière aussi forte. Un match là-bas, c’est un saut en dehors du quotidien, une gigantesque fête. On en a eu une nouvelle illustration vendredi dernier, lors du choc contre Bruges. Deux semaines plus tôt, les Malinois s’étaient fait surprendre sur la même pelouse par Saint-Trond, ce n’était pas la première fois que ça leur arrivait dans des moments de stress. Cette fois, ils ont renversé la vapeur contre le Club après avoir été menés au score. Le stade est alors entré en transe. Et ça nous a fait penser aux plus grands moments vécus par Malines.

La nostalgie vit plus à Malines que partout ailleurs. On continue à y évoquer régulièrement l’âge d’or vécu sous la baguette d’ AaddeMos, la fabuleuse épopée européenne 1987-1988. On n’a pas oublié notre déplacement à Bucarest avec l’équipe, quelques mois avant la victoire contre l’Ajax en finale de la Coupe des Coupes. On se serait cru à un week-end scout. Il y avait eu le traditionnel repas organisé pour la presse. Là, à la plus grande surprise de tous les invités, les dirigeants avaient subitement entonné le chant du club.

Malines? Nostalgie, camarades!

Présidé par JohnCordier, Malines était alors le premier club à fonctionner avec une comptabilité ouverte. C’est utile de le rappeler, au regard de ce qu’il s’est passé des années plus tard, quand trois dirigeants ont été inquiétés dans le dernier grand scandale en date de notre football. Mais l’histoire de ce club est remplie de turbulences. Qui a oublié la période plus que délicate avec WillyVandenWijngaert à la présidence? Des secousses qui avaient mené à la mise en liquidation et la rétrogradation en 2003. Il y avait eu des insultes, des règlements de comptes. Malines était alors un nid à ragots. Mais ce club a la faculté de toujours revenir. Porté par le soutien inconditionnel de sa base arrière.

Et donc, le Club Bruges a signé une nouvelle contre-performance face à cet adversaire. PhilippeClement a signalé que l’équipe de Wouter Vrancken avait joué avec plus de coeur que la sienne, c’est révélateur. Parce que le coeur à l’ouvrage est justement la marque de fabrique des Brugeois.

Cette saison, le moteur multiplie les ratés, surtout en championnat. C’est tout juste si Noa Lang parvient encore à passer un adversaire et il se fait surtout remarquer par ses gestes inutiles et sa mauvaise humeur. Une des caractéristiques historiques du Club est de pouvoir compter sur des individualités qui se retroussent les manches et entraînent le reste de l’équipe dans leur sillage. Le noyau actuel manque de leaders de cette trempe. RuudVormer, le capitaine, a ces qualités, mais on peut se demander s’il est accepté par les autres joueurs dans ce rôle. Le fait qu’il soit resté au vestiaire à la mi-temps du match à Malines, veut peut-être dire quelque chose.

Ce mercredi, Bruges affronte Leipzig en Ligue des Champions et il y a une mise au point à faire pour s’assurer de passer l’hiver européen. Dans cette campagne, les Flandriens ont déjà pris plus de points que les prévisions les plus optimistes et leur football a été, à de nombreux moments, bien plus intéressant qu’en championnat. Parce que dans le cadre domestique, la motivation a souvent fait défaut. Et ça, ça ne colle pas du tout avec l’ADN du Club.

Peut-être que finalement, ce paradoxe s’inscrit simplement dans une constante d’un championnat rempli de surprises et de soubresauts. L’Antwerp n’a pas fait le poids à Saint-Trond. Vincent Kompany a affirmé une nouvelle fois, après le nul à domicile contre Courtrai, que ses joueurs devaient en faire plus. Eupen vient de prendre un point en cinq matches après des débuts en fanfare. Ostende continue à s’enfoncer dans les profondeurs du classement. Le Beerschot se reprend après un départ catastrophique. Genk n’arrive pas à retrouver son football frais et insouciant. Zulte Waregem est maintenant seizième.

La seule constante, en fait, c’est l’Union Saint-Gilloise. L’équipe qui a – de loin – marqué le plus de buts et qui en a encaissé le moins. Dans cet univers où on s’emballe pour un oui, pour un non, les gars de l’USG restent d’une humilité sidérante.

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