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Pro League: le grand pari de Pierre François

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Le CEO de la Pro League est persuadé de pouvoir sauver la formule à 16 équipes. Explications.

Réuni ce lundi, quatre jours après le séisme provoqué par l’annonce du verdict de la CBAS, le conseil d’administration de la Pro League a, comme prévu, décidé de ne pas suivre le jugement de la cour d’arbitrage. Ou plutôt, de le suivre à la lettre. Celui-ci mentionne effectivement qu’il « ne relève pas de la CBAS de décider que Waasland-Beveren doit être renvoyé en D1A avec effet immédiat. Au contraire, il appartient à l’assemblée générale de la Pro League de prendre une nouvelle décision équilibrée sur les conséquences sportives de l’arrêt. »

Cet équilibre, la Pro League, son CEO Pierre François en tête, le trouve dans le maintien de la formule votée le 15 mai dernier, à seize équipes au sein de l’élite avec des play-offs raccourcis pour éviter un calendrier engorgé. Et pour le rendre digeste aux yeux de la CBAS, et éviter un nouveau recours, l’idée est de mieux motiver la différence de traitement entre la D1A (arrêtée) et la D1B (dont la finale retour reste à jouer), notamment au moyen du verdict rendu par l’Autorité de la Concurrence.

Les membres du CA de la Pro League ont, presque à l’unanimité, la ferme intention de faire valider le vote du 15 mai dernier.

Cette dernière a jugé que Waasland-Beveren n’avait pas tout mis en oeuvre pour jouer la trentième journée de championnat, et la Pro League rappellera qu’il était impossible, suite aux décisions du Conseil national de sécurité, que cette ultime journée soit ensuite programmée au cours du mois de juillet. La décision de la Pro League serait donc, aux yeux de son CEO, la plus équitable possible, en prenant également en compte les contraintes imposées par le nouveau contrat des droits télévisés signé avec Eleven.

En convoquant l’assemblée générale de la Pro League le 31 juillet prochain, à huit jours de la reprise du championnat, les membres du CA ont donc la ferme intention de faire valider le vote du 15 mai dernier sur la nouvelle mouture du championnat. Avec quelle majorité nécessaire? Les versions divergent. Certains disent qu’une majorité des deux tiers, voire de 80% (comme lors du premier vote) sera indispensable, et qu’elle serait bien plus difficile à obtenir que deux mois et demi plus tôt.

Selon Pierre François, seules 23 des 44 voix suffiront à maintenir le format décidé le 15 mai.

Ce n’est pas l’avis de Pierre François, exprimé ce mardi dans les colonnes du journal Le Soir: « Ici, le règlement fédéral ne va pas être modifié, on va l’appliquer. Quand on ne change pas de format, il suffit d’une majorité de 50% + 1. » Le CEO de la Pro League considère donc que le vote du 15 mai n’a pas été annulé par le jugement de la CBAS, et que sur les 44 voix que représentent les 23 membres qui siègent à l’AG de la Pro League, seules 23 seront nécessaires pour confirmer la formule du championnat 2020-2021 et acter la relégation de Waasland-Beveren.

Dans le camp du maintien de la formule, on compte ses voix. En tant que membres du G5, les votes de Genk, du Standard, de Gand et d’Anderlecht comptent triple, et représentent donc déjà 12 voix acquises. Au même titre que celles de Charleroi, de Courtrai et de l’Antwerp, dont les membres présents au CA ont voté en faveur d’un maintien de la formule ce lundi, et qui comptent double en tant que membres du k11. En leur ajoutant Philippe Bormans, le représentant de l’Union qui a également soutenu la formule lors du CA, voilà déjà 19 des 23 voix nécessaires acquises.

19 des 23 voix nécessaires sont acquises avec certitude. Et les autres?

Si certains, à l’image d’Eddy Cordier de Zulte Waregem, devraient changer d’avis par rapport au vote du 15 mai, et que Waasland-Beveren et le Cercle voteront contre, les dernières voix ne devraient pas être impossibles à trouver en cas de scrutin réglé à majorité classique. Bruges et ses trois voix peuvent entrer en ligne de compte, malgré le récent retrait des Blauw en Zwart du CA, et l’un ou l’autre soutien supplémentaire peut encore se trouver au sein du k11 ou de la D1B.

Restera à voir si le verdict de l’AG résistera à une nouvelle bataille judiciaire. Très exposé par ces nombreux rebondissements, après avoir déjà été dans l’oeil du cyclone quand les Football Leaks avaient révélé son rôle dans l’arrivée de Monaco à la tête du Cercle et sa connaissance du fait que Pini Zahavi tirait les ficelles à Mouscron, le CEO voit sa tête réclamée par certains éditorialistes du nord du pays. Tout ça à un peu moins d’un an de la fin de son mandat, fixée au 30 juin 2021.

De quoi inquiéter l’ancien bras droit de Lucien D’Onofrio à Sclessin sur son avenir? Avec un tout récent poste décroché à la Commission d’appel de l’UEFA, ses arrières semblent confortablement assurées.

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