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Pro League: l’Antwerp, un faux départ qui la fout mal…

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Entre le départ de Lucien D’Onofrio et l’arrivée de Brian Priske, le nouvel Antwerp peine à trouver son rythme et attend toujours son premier point.

Les retrouvailles entre le Bosuil et ses héros devaient avoir une autre saveur. Au coup de sifflet final d’un match contre Courtrai où Jean Butez a sans doute été le meilleur Anversois, le Great Old est toujours bredouille, et s’empare d’une peu enviable lanterne rouge en solitaire. Le nouveau changement de plan footballistique imposé par Brian Priske, après les transitions déjà brutales entre Laszlo Bölöni et Ivan Leko puis entre le Croate et Franky Vercauteren, ne semble pas encore digéré par les troupes du matricule 1. Pourtant, la dernière sortie amicale avant la saison, face à l’AS Monaco, avait envoyé des signaux plutôt encourageants, incitant le Danois et son staff à l’optimisme.

Les transferts sont désormais entre les mains du manager général Sven Jaecques, qui souhaite à terme travailler de façon plus moderne.

Un coup d’oeil vers la pelouse donne une partie de l’explication. À eux trois, Lior Refaelov, Dieumerci Mbokani et Didier Lamkel Zé ont inscrit 49% des buts anversois la saison dernière. Le Soulier d’Or parti à Anderlecht, l’ancien meilleur buteur en route pour le Golfe et le Camerounais assis en tribune de presse, l’Antwerp cherche un nouveau souffle offensif. Arrivé dans la Métropole suite à son prêt abouti au Freethiel, Michael Frey semble plus destiné à un rôle de supersub qu’à celui de leader de l’attaque du Great Old, alors que Michel-Ange Balikwisha voit ses débuts retardés par une blessure. Tout juste arrivé au Bosuil, l’ancien de l’Ajax Viktor Fischer était déjà présent au coup d’envoi contre Courtrai, comme un signe des limites actuelles du secteur dans le noyau de Priske.

Dans les bureaux aussi, le matricule 1 a changé. Finie l’ère de Lucien D’Onofrio, de ses joueurs en prêt et de l’absence totale de potentiel à la revente pour les joueurs acquis, une politique compensée à coups de millions injectés par Paul Gheysens, avec la bénédiction d’un fair-play financier dont les sanctions sont reportées à cause de la crise sanitaire. Les transferts sont désormais entre les mains du manager général Sven Jaecques, au carnet d’adresses moins fourni que son prédécesseur, mais qui souhaite à terme travailler de façon plus moderne. Un changement de politique dont les vertus se font attendre: entre les blessures et les méformes, seuls deux des neuf transferts de l’été se trouvaient sur le gazon du Bosuil au coup d’envoi de cette deuxième journée.

De son côté, Brian Priske continue à insister sur ses lignes de conduite: l’intensité et la puissance, fils conducteurs de son football qui mise beaucoup sur l’inspiration de ses éléments offensifs pour faire la différence dans la zone de vérité. En manque de coups de génie dans le secteur, le Great Old n’a actuellement trouvé le chemin des filets que via une frappe déviée de Frey et un exploit individuel de Manuel Benson, de retour dans les plans locaux après avoir été longtemps laissé au placard. Pas de retour en grâce en vue, par contre, pour Didier Lamkel Zé, dont le club aura du mal à tirer une somme d’argent conséquente au vu de son attitude extra-sportive connue de tous. Pour les premières plus-values depuis l’arrivée de Paul Gheysens à la barre du club, il faudra peut-être s’en remettre à Aurelio Buta, que l’on dit proche du Celtic, ou profiter de l’exposition dont jouit Koji Miyoshi sur sa terre natale lors de Jeux Olympiques où les Nippons disputent les demi-finales. L’occasion, peut-être, d’enfin effacer des tablettes les 2,5 millions d’euros offerts par Trabzonspor pour s’offrir les services de Karel D’Haene à l’été 2003, actuelle vente record du millénaire dans la Métropole. Parce que devenir un plus grand club passe aussi par la création de valeur et l’obtention de millions en échange de leur départ.

En pleine phase de transition, l’Antwerp n’oublie cependant pas d’être ambitieux. Dans les couloirs du Bosuil, on entend que le mercato estival est loin d’être terminé, et que ses noms les plus ronflants se font encore attendre. Lucien D’Onofrio avait, lui aussi, l’habitude de faire parler de son club dans le money-time. Certaines coutumes ont visiblement la vie dure.

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