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Pourquoi Mazzù a choisi l’Union

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Passer du champion en titre à une équipe de D1B: le choix étonne, mais n’est pas dénué de logique. Explications.

Les hésitations de Michel Preud’homme, sa proximité avec le coach des Rouches et l’importance prise par son agent à Sclessin avaient fait de Felice Mazzù le favori pour assurer une éventuelle succession sur le banc du Standard. Tout cela restait néanmoins entouré de points d’interrogation, et l’ampleur prise par la rumeur avait majoritairement éveillé des fans liégeois dubitatifs à l’idée de voir débarquer à la tête de leur équipe l’ancien coach du rival carolo, tout juste sorti d’une pige ratée à Genk.

Dans le Limbourg, justement, Felice Mazzù était arrivé sur la pointe des pieds. Respectueux du travail effectué par son prédécesseur, au point de lui dédier la victoire en Supercoupe face à Malines, pourtant obtenue sans Joakim Maehle, Leandro Trossard, Ruslan Malinovskyi ou encore Jhon Lucumi, artisans du titre quelques semaines plus tôt mais absents de la pelouse ce jour-là.

Mazzù tarde à imposer sa griffe, notamment freiné par l’expérience d’Hein Vanhaezebrouck qui n’avait pas duré chez les Genkies après avoir imposé sans négociation son 3-4-3 au pays où les titres se gagnaient avec des duos d’attaquants. Une prudence qui lui coûtera finalement une bonne dose de crédibilité auprès de certains ténors du vestiaire.

La proximité entre Saint-Gilles et Charleroi est un facteur important pour Felice Mazzù.

Une arrivée au Standard aurait-elle été trop similaire ? La crainte d’un faux départ et d’une image un peu plus écornée a-t-elle joué dans le raisonnement du Sambrien ? « Des critiques naissent très vite une énergie négative », expliquait Mazzù dans nos colonnes voici quelques semaines. « Et celle-ci, qu’on le veuille ou non, se propage à grande vitesse dans un groupe. Vraiment, le temps, je crois que c’est le plus important quand on a la volonté de créer quelque chose de nouveau. »

À Saint-Gilles, Felice reçoit du temps. Mais pas seulement. Le précédent malinois a montré que les cadors de D1B étaient souvent bien mieux préparés et structurés que certaines équipes de la deuxième moitié de tableau au sein de l’élite. Et Bruxelles, c’est aussi à un jet de pierre de « son » Charleroi, dont l’éloignement géographique avec Genk pesait sur son moral. Mazzù a besoin de sa famille, de ses parents, de leur proximité pour se sentir bien. Le lointain Limbourg ne lui offrait pas cette perspective qu’il retrouvera dans la capitale.

« Moi, je suis un homme de projets », racontait encore Mazzù au bout du mois de mars. L’Union lui offre une histoire ambitieuse à écrire, et a les moyens financiers pour soutenir la démarche. Tout cela a convaincu le coach de signer au Parc Duden. Là, il s’est vraiment senti aimé. Un paramètre qui a toujours beaucoup compté pour celui qui n’a jamais retrouvé à Genk l’osmose construite avec le public carolo. Felice Mazzù débarque sans grands doutes autour de sa personne, contraste gigantesque avec son arrivée chez le champion un an plus tôt. Et carte indispensable pour un retour à la table des coaches belges. Un titre en D1B ne lui rouvrirait pas seulement les portes de l’élite, mais lui permettrait aussi de se replacer parmi les entraîneurs les mieux cotés du pays.

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