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Pourquoi Leko a préféré l’Antwerp à Bordeaux

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Leader inattendu du championnat à la tête d’un Antwerp complètement remodelé, Ivan Leko est de retour au sommet du football belge. Avec son esprit de toujours, entre émotions fortes et football ambitieux. Portrait d’un dévot du jeu.

Dans l’esprit de l’ancien numéro 10, personne n’est intouchable. S’il a sans doute l’une des valeurs marchandes les plus élevées du noyau de l’Antwerp, Didier Lamkel Zé fait les frais de son insondable comportement et est écarté du noyau pro, et de la liste européenne duGreat Old. Arrivé à la demande d’Ivan Leko, Birger Verstraete n’a pas le rendement escompté, et passe donc plus de temps du mauvais côté de la ligne de touche que sur la pelouse. Les traitements de faveur sont rares, dans un milieu où cette audace du choix fort n’est pas une vertu partagée. Quand il dispute son premier match de championnat à la tête du Club, sur la pelouse de Lokeren, le Croate s’installe dans un 3-4-3 inconfortable pour les qualités d’Hans Vanaken, et le maître à jouer brugeois se retrouve sur le banc, dans son ancien jardin de Daknam. Quelques semaines plus tard, quand le 3-5-2 prend le dessus et assied Vanaken dans le fauteuil demaestro, c’est le charismatique Refaelov qui paie l’addition. Le système ne supplante pas les hommes, mais l’équilibre collectif est au-dessus de toutes les individualités.

L’émotivité est un trait marquant de la personnalité du champion de Belgique 2018. Son coeur doit être d’accord avec les choix de son esprit. L’été dernier, alors que les Girondins de Bordeaux étaient venus aux nouvelles et que la Liga frappait également à sa porte, il n’a pas hésité à répondre positivement aux avances de l’Antwerp. Touché par les ambitions du Great Old, mais aussi par la perspective d’entraîner à quelques kilomètres de chez lui, à proximité de sa famille qui lui a été d’un soutien si précieux lors des heures noires du Footgate et de ses nuits derrière les barreaux, Leko a été séduit par les ambitions anversoises, et l’ampleur du défi qui lui offre la perspective de réussir dans la Métropole ce qu’ Hein Vanhaezebrouck a accompli à Gand un lustre plus tôt. En Belgique, le Croate n’aurait accepté qu’un défi qui lui offrait la possibilité de se battre pour les lauriers, et c’est ce qui lui a été promis quand il a posé ses valises au Bosuil, dans l’enceinte rénovée du président Paul Gheysens.

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