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Pour Wout Faes, le chapitre Anderlecht est clos

Matthias Stockmans
Matthias Stockmans Matthias Stockmans is redacteur van Sport/Voetbalmagazine.

Wout Faes a longtemps été considéré comme the next big thing à Anderlecht mais il n’y a pas joué une seule minute chez les A. Ce week-end, il va effectuer ses débuts au stade Constant Vanden Stock… mais sous le maillot d’Ostende.

Les signaux sont de bon augure pour Wout Faes. Gert Verheyen, son entraîneur à Ostende, a quitté le Lierse pour Anderlecht à un jeune âge, comme le défenseur. Il n’y a pas trouvé la reconnaissance qu’il cherchait mais il a éclaté à Bruges. Loué à Heenreveen puis à l’Excelsior, Faes a quitté les Mauves. Capitaine en équipes nationales d’âge, il n’a jamais reçu sa chance au Sporting. Il a donc signé un contrat de trois ans à Ostende et s’est déjà imposé en défense.  » Je sais où j’en suis et le club croit en moi. C’est pour ça que j’ai signé au KVO.  »

Dans quel état d’esprit as-tu achevé la saison à l’Excelsior ?

WOUT FAES : Je ne voulais plus être loué. Soit je jouais à Anderlecht, soit je partais. Compte tenu des doutes du club, mieux valait m’en aller. J’ai été titulaire en Eredivisie, ce qui n’est pas mal pour un défenseur de 19 ans. Il était temps de franchir un palier supplémentaire. Anderlecht est un chapitre clos. Je regrette de n’y avoir jamais reçu ma chance mais Ostende est un chouette club ambitieux.

Tu as toujours été considéré comme un grand talent. On peut même apercevoir ta photo au milieu de celles de Kompany, Lukaku et Tielemans dans le bureau de Jean Kindermans. Cela a-t-il suscité de la pression, de l’impatience ?

FAES : Non. Mon éducation m’incite à rester les pieds sur terre. Ma mère est enseignante, mon père employé. Ils n’aiment pas le football. Pour eux, peu importait que j’aille aux scouts, que je joue au tennis ou au foot. Ça aide quand des clubs comme Chelsea frappent à la porte. C’est tentant mais qu’advient-il après une mauvaise saison ? On n’y est qu’un numéro. Je suis donc resté à Anderlecht.

 » Je n’avais pas de problèmes avec Frutos. C’est un bon entraîneur  »

Ce n’est pas difficile de refuser pareille offre ?

FAES : Je me suis dit que si je poursuivais sur ma lancée en Belgique, on viendrait me chercher plus tard. Je voulais aussi décrocher un diplôme. On n’a jamais vraiment négocié. Au Lierse, j’avais le choix entre le Club Bruges et Anderlecht mais Bruxelles était meilleur pour moi car on y place l’accent sur la technique, qui m’était nécessaire alors que j’avais déjà le physique.

On te qualifie de produit d’Anderlecht mais tu as joué plus longtemps au Lierse.

FAES : Oui. J’ai joué au Lierse des U9 aux U14. Sa faillite m’a fait mal. J’assistais à tous les matches à domicile et, plus tard, j’ai suivi les U19 et mes anciens coéquipiers.

Pourquoi as-tu rejoint Heerenveen il y a deux ans, à 18 ans ?

FAES : J’espérais être repris chaque week-end et j’étais chaque fois déçu. J’ai commencé à douter de moi, à me demander ce que j’avais mal fait. J’ai préféré changer d’air en hiver, pour jouer. J’ai disputé huit matches à Heerenveen. Je ne voulais plus être une fois en espoirs et la fois suivante dans le noyau A.

À Anderlecht, tu as joué en U21 et en Youth League. Nicolas Frutos t’a écarté plusieurs fois, trouvant qu’on te plaçait trop sur un piédestal. Il avaitraison ?

FAES : Je n’avais pas de problème avec Frutos. C’est un type bien et un bon entraîneur. Nous nous entraînions dur, parfois à 7 heures, à 10 heures et encore à 16 heures. Ce qui me posait problème, c’est que ça me laissait peu de temps pour l’école. Il m’a mis sur le banc une fois, après un match de Youth League. Injustement. Je comprends ce qu’il voulait dire mais il adressait ce reproche au club, qui couvait trop certains jeunes.

 » À Anderlecht, on ne travaillait pas le positionnement chez les jeunes  »

Qu’as-tu appris aux Pays-Bas ?

FAES : Les deux défenseurs sont souvent confrontés à trois, voire quatre attaquants. J’ai appris à chercher des solutions. L’année suivante, à l’Excelsior, c’était différent. Le coach, Mitchell Van der Gaag, avait travaillé au Portugal et insistait plus sur la défense. Il dispensait beaucoup de séances individuelles. Par exemple, on a travaillé les longs ballons pendant des mois. À l’issue de la séance, je devais tenter de marquer dans deux petits buts, de la ligne médiane. Je pouvais aller me doucher quand j’avais réussi trente buts. C’est devenu facile au fil du temps. C’est l’objectif de l’entraînement. On a aussi travaillé le positionnement…

Beaucoup d’équipes vont souffrir contre Ostende.  » – Wout Faes

Pas à Anderlecht, donc ?

FAES : Non, bien que je l’aie souvent demandé. Je suis vraiment content de cette saison à l’Excelsior. Mitchell m’a téléphoné pour me féliciter d’avoir signé à Ostende. Il aurait voulu m’emmener au NAC Breda mais je voulais me montrer en Belgique.

Tu t’entends bien avec Gert Verheyen ?

FAES : Il est aimable, ce qui est important pour un entraîneur. On n’a pas peur de discuter avec lui. Il a, en outre, une vision claire du football. On retrouve sur le terrain ce qu’il exerce. Il m’a entraîné en U19 nationaux, c’est un plus.

Son système te convient ?

FAES : On joue à trois en défense mais c’est souple. On peut passer à quatre. Ce 3-4-3 est agréable, il multiplie les possibilités de passe. Les trajectoires de course en défense sont cruciales. Quand on maîtrisera le système, beaucoup d’équipes souffriront contre nous.

 » J’ai parfois tendance à vouloir trop bien faire  »

On dit que Verheyen entraîne plus la tactique que les autres. C’est vrai ?

FAES : Toutes les séances s’effectuent sous le signe de la tactique mais de manière agréable : tout se passe en possession du ballon ou sous forme de petits matches. Il interrompt rarement le jeu.

Ostende a enrôlé un autre grand talent, Indy Boonen, de Manchester United. Que peut-on attendre de lui ?

FAES : Indy anticipe constamment et accélère le jeu. Il a l’air fluet mais il est costaud dans les duels. Faire partie d’un jeune groupe comme celui-ci est agréable. Notre enthousiasme peut produire un beau football.

Ta concentration est perfectible, dit-on…

FAES : Je ne sais pas pourquoi mais il m’arrive de rater une passe toute simple. J’ai parfois tendance à vouloir trop bien faire. J’essaie parfois de bien relancer le jeu alors qu’un défenseur doit pouvoir expédier le ballon dans les tribunes, pour laisser à l’équipe le temps de se réorganiser. Ça s’apprend avec l’âge. La défense est de toute façon ma tâche première. J’en suis conscient et j’apprécie aussi un tacle réussi. Enfin, on peut aussi considérer mon calme quand j’ai le ballon comme une qualité importante.

Comment te détends-tu en dehors du terrain ?

FAES : En lisant ou en pêchant. Je vais souvent aux étangs de Mol avec mon oncle, pour pêcher la carpe. Je regarde aussi beaucoup de matches. Je n’ai quasiment rien raté du Mondial.

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