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Play-offs 1: Bruges sous la loupe des experts

Stagiaire Le Vif

Jusqu’aux play-offs 1, Sport/Foot analyse chaque jour une des six équipes qualifiées pour le sprint final du championnat en compagnie d’experts: Philippe Albert, Wilfried Van Moer et Thomas Chatelle. Ce jeudi : Club Bruges.

Bruges semble enfin avoir trouvé la bonne carburation. Après un début de saison en demi-teinte, surtout à cause de l’élimination en Europa League, le Club a pris la décision de se séparer de Garrido. Pour lui succéder, le président Bart Verhaeghe a trouvé un entraîneur digne de ses ambitions en la personne de Michel Preud’homme. Pour le premier match de ce dernier dans les tribunes du Jan Breydel Stadion, le Club a étrillé son rival anderlechtois sur le score de 4-0. Malgré quelques difficultés à l’allumage et une série de mauvais résultats en décembre et janvier – notamment les défaites contre Waasland Beveren, à domicile, et à Anderlecht – Bruges figure en bonne place. Une excellente série de six victoires et un nul lors des sept dernières journées a permis au club de la Venise du Nord de boucler la phase classique à quatre petits points du Standard. En mode play-offs, ce retard a fondu comme neige au soleil pour ne plus s’élever qu’à deux unités. Et plus que la récente victoire de Bruges contre les Liégeois, le 2 mars dernier (1-0), c’est la dynamique qui anime le Club qui impressionne. Michel Preud’homme pourrait donc jouer un bien vilain tour à ses anciennes couleurs pendant ces PO. Il serait temps, l’omnipotent président commence à perdre patience.

La défense: Ryan – Meunier – Mechele – Engels – De Bock

Bruges possède la deuxième meilleure défense de ces play-offs 1 avec seulement 28 buts encaissés. A ce petit jeu, le Club fait toutefois moins bien que le Standard et ses 17 petits buts concédés. Ce qui impressionne par contre dans ce secteur défensif c’est la jeunesse et l’avenir de celui-ci. À droite, Meunier s’est révélé, au point d’être sélectionné chez les Diables pour le match face à la Colombie. Dans l’axe, le duo Engels – Mechele a été formé pour pallier aux blessures de Duarte et de Larsen, mais depuis, il a convaincu et devient une valeur sûre. Tout le monde se souvient de leur match contre Anderlecht au premier tour, lorsque les deux gamins avaient mis en boîte le duo Suárez – Mitrovic. À gauche par contre c’est beaucoup moins efficace avec De Bock. Depuis qu’il est arrivé en provenance de Lokeren, il semble vouloir battre le record d’exclusions stupides sur une saison. Entre maladresses et gestes dangereux, l’arrière gauche, dont le transfert en janvier 2013 a été évalué entre 3 et 3,5 millions, n’a pas encore convaincu. Au gardien par contre, Mathew Ryan impressionne et dégage une grande maturité du haut de ses 21 ans.

L’avis de Philippe Albert (ancien défenseur d’Anderlecht et de Newcastle): « Cette défense, c’est le talent, la jeunesse, la fougue et l’enthousiasme. Meunier au back droit, c’est une vraie révélation. Mechele et Engels, c’est du Belge et c’est du bon, donc c’est une excellente défense. Le seul petit point faible, c’est du côté gauche où De Bock est parfois trop impulsif. Il prend souvent une bête carte jaune en début de match et cela hypothèque le reste de sa partie. Mais dans quelques années, cette défense deviendra la meilleure de Belgique et le restera pendant de nombreuses années si Bruges arrive à garder ces joueurs. »

Le milieu : Simons – Odjidja – Jorgensen

C’est sans conteste le secteur fort du Club sous Preud’homme. Lors du match contre le Standard, c’est ce milieu de terrain très complémentaire qui a fait la différence. En été, le club a été rechercher le vétéran Timmy Simons (37 ans) pour apporter de l’expérience à l’équipe et aider les jeunes. Il a été fort critiqué pendant toute la saison, mais il a répondu de la meilleure des manières en haussant son niveau de jeu. Simons guide les jeunes défenseurs centraux sur le terrain, assure la couverture et coupe très bien les trajectoires de balle. À ses côtés, Odjidja est en grande forme et apporte beaucoup, tant offensivement que défensivement, et Jorgensen semble enfin s’être acclimaté à l’environnement brugeois.

L’avis de Wilfried Van Moer (ancien sélectionneur fédéral et milieu de terrain du Standard de Liège) : « C’est un très bon entrejeu. Sous Preud’homme, celui-ci paraît aussi mieux organisé. Maintenant, Odjidja, qui est un excellent joueur, sait quand il doit courir et quand il doit défendre aussi. C’est un excellent footballeur qui sait faire la différence quand il le faut. Aujourd’hui, on voit aussi un équilibre dans le milieu qu’on ne voyait pas en début de saison. Parce qu’ils étaient à la recherche de la meilleure formule. Ces dernières semaines, voire ces derniers mois, les joueurs savent où aller et où se positionner, mais également comment attaquer plus efficacement. Ce compartiment de jeu est un peu dépendant de l’état de forme d’Odjidja, mais c’est la même chose pour chaque équipe. Chaque formation est dépendante de la forme d’un ou deux joueurs qui sont la base de l’équipe. »

L’attaque : Lestienne – De Sutter – Rafaelov

Étincelant l’an dernier pendant les play-offs et au premier tour de la compétition, Maxime Lestienne a connu un petit passage à vide durant ces derniers mois. Moins décisif, moins frais, il a même été placé sur le banc par son entraîneur afin de le préserver. Mais nul doute qu’il aura à coeur de réitérer ses performances de l’an dernier lors des dix derniers matchs décisifs. Sur l’aile gauche, Rafaelov souffle aussi le chaud et le froid. Il est en concurrence avec Sobota pour une place dans le onze de base. Le Polonais, qui avait presque éliminé Bruges à lui tout seul en Europa League, est l’auteur de trois buts pour le moment et s’adapte de mieux en mieux à notre compétition. En pointe, le transfert de Tom De Sutter était censé résoudre tous les problèmes offensifs des Blauw en Zwart, mais l’ancien Anderlechtois a été freiné par des blessures et une méforme. Il a tout de même marqué huit buts. Pas mal, mais insuffisant au regard des espoirs placés en lui en début de saison. De grandes espérances sont également placées dans le Chilien Nicolas Castillo (21 ans), acheté pour la somme de trois millions et présenté comme l' »Ibrahimovic chilien ». Enfin, Michel Preud’homme pour toujours, si besoin est, compter sur les services d’Eidur Gudjohnsen .

L’avis de Thomas Chatelle (ailier du RAEC Mons et consultant pour Belgacom TV) : « Pour moi, là, il y a l’embarras du choix, comme à Anderlecht et peut-être même plus. On voit que maintenant, la machine commence à se mettre en route, que les joueurs trouvent leurs marques et que Michel Preud’homme a trouvé une certaine stabilité dans le onze de base. Ce qu’il n’y a pas par exemple à Anderlecht. Les Brugeois sont donc, je pense, un cran au-dessus des autres parce que Preud’homme a eu plus de temps. Le Club peut faire très mal pendant ces play-offs. La complémentarité entre Lestienne et De Sutter peut faire la différence, mais il y a aussi d’autres joueurs comme Rafaelov. De toute façon, quand vous jouez avec De Sutter, il faut des flancs qui amènent le ballon dans le rectangle via des centres parce que c’est comme ça qu’on utilise le mieux ses qualités. Le point faible de cette attaque cependant, c’est qu’elle n’a pas de vrai buteur. Tom, pour moi, n’est pas un vrai killer comme l’est un Mitrovic. Il faudra voir s’il est bien alimenté. »

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