Philippe Clement: « un choix difficile, mais la tentation de relever le défi a primé »

Sincère ou non, Philippe Clement avait dit dès que Genk a été sacré champion et même avant, qu’il allait devoir effectuer un choix très difficile entre la poursuite de son parcours à la tête de l’équipe limbourgeoise, et un retour à Bruges qui s’était séparé de lui lors du départ de Michel Preud’Homme. Chacun connaissait pourtant la réponse. Même s’il l’a répété mercredi en conférence de presse à Zedelgem, lors de ses débuts officiels de nouveau T1 du Club Bruges…

« C’était un choix très difficile parce que quitter Genk ne pouvait que me faire de la peine, et c’est d’ailleurs le cas », a-t-il en effet expliqué. « Mais je suis ravi de revenir ici, pour renouer avec un précédent chapitre de ma vie long de seize ans. En particulier parce que je suis convaincu d’avoir fait le meilleur choix. Je me sentais parfaitement intégré et très bien considéré à Genk aussi. Mais ce qui a primé, c’est la perspective de relever un nouveau défi alors qu’à Genk, j’ai le sentiment d’avoir atteint le sommet… »

Et donc, plutôt que de prendre le risque de dévaler la pente sur l’autre versant, Clement préfère entamer une nouvelle escacalade à la tête d’une autre expédition, bleue et noire cette fois.

« Ce serait fantastique de pouvoir à nouveau planter un drapeau au terme de l’ascension », avoue-t-il d’ailleurs. « Il n’y a pas tellement de coaches qui ont été sacrés champion avec deux équipes différentes (quelques-uns quand même, ndlr).

Ce retour est cependant aussi une revanche, et Philippe Clement ne s’en cache pas.

« Il y a deux ans je serais volontiers resté », a-t-il en effet avoué. « J’étais mûr pour entamer ma carrière de T1, après avoir chaque saison assumé de nouvelles responsabilités pendant les six années passées sous le survêtement de T2 (de 2012 à 2017, ndlr) ».

« Mais bon, tout le monde ne partageait pas cet avis ».

« Ce qui m’aura finalement permis de vivre aussi des moments de bonheur à Waasland-Beveren, puis à Genk. Ce furent de belles aventures, d’autant que les résultats sportifs ont suivi. Les dernières semaines à Genk ont vraiment été très exaltantes. J’appréciais qu’on me fasse autant confiance, et je laisse beaucoup d’amis derrière moi. Mais en même temps je le répète, mon choix est le bon. Quoique j’aurais naturellement aimé mener la campagne en Ligue des Champions avec Genk. Je suis en effet bien conscient que les chances d’atteindre les poules avec Bruges sont minimes… »

Changer deux fois de club en deux ans obligeait en quelque sorte Clement à réfuter l’étiquette qu’on risquait de lui coller dans le dos.

« Une clause de mon contrat autorisait que je quitte Waasland-Beveren et Genk », s’est-il en effet justifié. « Elle figurait déjà dans mon contrat de T2 à Bruges, au cas où un club me proposait un poste de coach principal. Ce qui est d’ailleurs arrivé, mais je suis quand même resté. Mon objectif n’est certainement pas de quitter rapidement Bruges… »

La pression ? « Oui, je sais, elle sera plus forte qu’à Genk, neuvième à mon arrivée, où personne ne pensait par conséquent au titre », admet Clement. « Mais cela ne m’inquiète absolument pas. Parce que la seule pression que je sens sur mes épaules, c’est celle que je m’impose à moi même… »

Restera à composer le staff technique. « Oui, en effet », commente Clement. « Mais je viens à peine de signer. J’ai eu une discussion très positive avec Gert Verheyen. Il lui revient maintenant de conclure un accord avec la direction. J’ai des idées en tête, mais il n’y a pas vraiment urgence. C’est juste une question de temps, mais ne vous inquiétez pas. Je serai entouré d’un team complet et performant », assure le successeur d’Ivan Leko.

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