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Osimhen et Niane, le duo-phare pour un retour des Zèbres dans le Top 6?

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Bouleversée en fin de mercato, l’attaque des Zèbres semble déjà prête à tourner à plein régime. Les deux bons coups de la fin du mois d’août risquent de faire du bruit cette saison.

Certains auraient déjà voulu voir le duo se présenter au coup d’envoi sur la pelouse de Sclessin. Finalement, c’est Jérémy Perbet qui avait pris place aux côtés d’ Adama Niane. Fidèle à sa ligne de conduite, Felice Mazzù n’avait pas voulu changer une équipe victorieuse face à Mouscron, juste avant la trêve internationale. Un peu dépassé par les événements, le Français s’installait sur le banc une semaine plus tard, remplacé par Victor Osimhen pour un déplacement pluvieux dans le Pays de Waes.

Charleroi ne pensait pas pouvoir compter aussi rapidement sur sa recrue nigériane. Côté pile, Osimhen présente pourtant un CV flatteur, dont la ligne principale est un titre de meilleur buteur à la Coupe du monde U17 de 2015, conquis avec l’impressionnant total de dix buts en sept rencontres. Côté face, un problème au genou qui a amené Bruges, puis Zulte Waregem à faire marche arrière après s’être intéressé à son profil.

LE PHÉNOMÈNE OSIMHEN

Lors des tests médicaux, Charleroi a constaté un déséquilibre au niveau du genou de sa nouvelle recrue. Ses premières semaines zébrées se sont donc déroulées loin du terrain, à faire des exercices isocinétiques en salle et à revenir en forme grâce à des séances individuelles concoctées par le préparateur physique Philippe Simonin. Ses premiers contacts avec le ballon se font quelques jours avant la rencontre face à Mouscron. Et là, dès l’échauffement qui prend la forme d’un exercice de passes, tout Charleroi se rend compte que le club a mis la main sur un talent hors normes.

Avec Victor Osimhen, Charleroi a mis la main sur un talent hors normes.

Confirmées lors de ses montées au jeu face à Mouscron et au Standard, les prédispositions de Victor prennent une autre dimension la semaine dernière, avec des buts marqués contre Waasland-Beveren, puis à Alost. Un du pied et un de la tête pour ce mètre 85 à la détente exceptionnelle. Contrairement à son prédécesseur Chris Bédia, qui peinait à se servir de son corps pour faire la différence, Osimhen utilise son gabarit à la perfection. Il est d’ailleurs la nouvelle destination favorite des longs dégagements de Nicolas Penneteau, désormais privé d’ Amara Baby pour installer rapidement Charleroi dans le camp adverse.

 » Il va nous aider dans le jeu aérien « , confirme Felice Mazzù.  » Il sait garder le ballon, et il met beaucoup d’impact dans les duels. Il est capable de jouer en profondeur, en décrochage… C’est un attaquant très complet. Je pense que notre championnat risque de découvrir un grand attaquant dans les mois à venir.  »

ADAMA DE TROYES

Aux côtés de Victor Osimhen, dans ce 4-4-2 qui lui a toujours tenu à coeur, le coach carolo a installé Adama Niane. Venu de Troyes, le Malien a trouvé le chemin des filets dès son atterrissage au Mambour, avant de récidiver samedi dernier face à Lokeren. Ancien meilleur buteur de Ligue 2, son nom avait atterri sur le bureau d’ Olivier Renard, mais le prix réclamé par le club troyen était alors hors de portée du portefeuille liégeois. En déboulant dans le dossier en fin de mercato, via l’agent Bakari Sanogo qui gère également les intérêts de l’ancien Zèbre Kalifa Coulibaly, Mehdi Bayat a pu recruter Niane à prix cassé, histoire de pallier le départ de son buteur-vedette Kaveh Rezaei dans la Venise du Nord.

L’administrateur-délégué s’est renseigné auprès de Samba Diawara, T3 du staff carolo, dont le frère Fousseni travaille pour le compte de la Fédération malienne. Samba, qui connaissait également le profil d’un joueur qu’il avait vu évoluer sous le maillot troyen, a fortement appuyé la candidature de Niane, qui avait selon lui le style adéquat pour briller en noir et blanc.

 » C’est un joueur à servir dans la profondeur « , souligne Felice Mazzù, tout heureux d’avoir hérité d’un profil qu’il affectionne particulièrement. Adama n’est pas le genre d’attaquant à attendre que les ballons arrivent devant. Au contraire, il multiplie les décrochages et les appels sur les côtés, qu’affectionnait également Kaveh Rezaei. Si l’abattage défensif est évidemment moins conséquent que celui de l’Iranien (sans pour autant être faible), les qualités techniques du Malien sont sans doute supérieures à celles de son prédécesseur.

MODÈLE D’INTÉGRATION

Le cas d’Adama Niane est, en tout cas, un symbole d’intégration réussie. Le but rapide contre Mouscron a évidemment accéléré le processus, mais l’ancien Troyen s’était déjà bien installé dans le vestiaire. Rapidement devenu proche de Nurio, ambianceur en titre du vestiaire, Adama a pris le contrôle de la musique zébrée et monte sur les tables pour se déhancher à la moindre occasion.

La personnalité extravertie du Malien tranche avec le profil plus discret d’Osimhen. Le Nigérian profite d’un anglais impeccable pour communiquer avec les membres du groupe carolo qui se débrouillent dans la langue de Shakespeare, et voit une bonne partie du vestiaire venir vers lui, pour tenter de faciliter son intégration. Il faut dire que, tout comme le staff, les joueurs se sont rapidement rendu compte qu’un phénomène en puissance avait débarqué dans le Pays Noir.

 » Maintenant, il nous reste à prier pour qu’ils n’aient pas de pépin physique « , explique-t-on dans le vestiaire, où on s’inquiète de la suspension de Jérémy Perbet qui laisse seulement deux attaquants disponibles dans le noyau, tous deux directement disposés sur le terrain suite à ce virage carolo vers le 4-4-2. La santé du duo sera sans doute l’un des facteurs déterminants si le Sporting veut croire en un retour dans le top 6.

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