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Onzia (Red Flame) : « Si les Diables soutenaient Common Goal, cela aurait un gros impact en Belgique »

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

Depuis 2017, le mouvement Common Goal, né dans l’esprit de Juan Mata, vient en aide à des projets sociaux grâce à une petite contribution d’acteurs du monde du foot issus de toute la planète. Inteview avec Lenie Onzia, seule représentante belge du plateau.

Quel est le point commun entre Giorgio Chiellini, Megan Rapinoe, Jürgen Klopp, Paulo Dybala et la Red Flame Lenie Onzia, passée cet été des Gent Ladies au squad féminin d’OHL ? Tous les cinq ont rejoint le projet Common Goal, une initiative mondiale lancée par Juan Mata en août 2017. L’objectif ? Se servir du football et de l’argent qui gravite autour afin lever des fonds, histoire de soutenir différents projets sociétaux. On en parle avec la médiane de 31 ans, débarquée parmi tout ce beau monde en septembre 2019.

Lenie, peux-tu nous expliquer comment fonctionne Common Goal ?

L’idée est très simple : c’est de verser 1% de ton salaire annuel total. Chaque année, tu choisis de rester en contact ou pas avec le projet. Et de mon côté, je vais d’office continuer à en être. À la base, il devait aussi y avoir des événements auxquels j’aurais dû être conviée, surtout aux Pays-Bas. Malheureusement, avec le corona, je n’ai pas encore eu la chance d’y participer.

Comment t’es-tu retrouvée impliquée là-dedans ?

Grâce à la Néerlandaise Felicienne Minnaar, qui est une bonne amie à moi et aussi une ancienne équipière, que j’ai cotoyée à Twente. Elle m’a un peu expliqué le projet et si ça me bottait. Et clairement, c’est une initiative que je trouve super. Elle m’a donc mise en contact avec ceux qui gèrent le tout.

Lenie Onzia sous le maillot des Red Flames, en 2019.
Lenie Onzia sous le maillot des Red Flames, en 2019.© BELGIAN_FREELANCE (David Catry)

Qu’advient-il de l’argent donné ?

Soit tu dis qu’ils peuvent en faire ce qu’ils veulent ou l’utiliser selon leurs besoins, soit tu choisis directement où il va. Felicienne m’a dressé une liste de cinq organisations qui étaient susceptibles de m’intéresser. J’en voulais une qui soutienne des projets en rapport avec le développement des femmes ou des filles. Et j’ai opté pour une asso appelée « Reclaim Childhood », qui s’investit en Jordanie. Celles qui en bénéficient peuvent s’entraîner après les cours, ce qui les aide à conserver des liens sociaux. Le but est de leur permettre de s’accomplir à travers le sport, dont le football.

Tu as l’air impliquée dans tout ce qui concerne l’égalité de genre. On constate que parmi les membres de Common Goal, on retrouve une moitié d’hommes et une moitié de femmes. C’était important aussi pour toi ?

Je ne connais pas les chiffres exacts, mais en effet, il y a beaucoup de joueurs, de coaches ET de joueuses. C’est super d’avoir à la fois des hommes et des femmes impliqués dans le projet, surtout dans le monde du foot, où en ce moment, on entend essentiellement parler des messieurs.

L’engagement des joueuses est d’autant plus fort que les salaires sont loin d’être comparables avec ceux de vos collègues !

Oui, tout le monde peut en être, peu importe les revenus. Ce qui est bien, c’est que chacun ne donne qu’1% de son salaire, point. Évidemment, la contribution des joueurs est plus élevée vu leurs payes mirobolantes, mais les femmes, à leur niveau, font pleinement partie du projet, elles aussi. Perso, je ne suis pas professionnelle à 100%. Je travaille également pour Voetbal Vlaanderen, en tant que coach à la TopSport School de Louvain. J’entraîne des jeunes filles de quinze ans. Je reçois un peu d’argent en tant que joueuse, plus un salaire de coach et je verse donc 1% de ce total à Common Goal.

Je touche de l’argent en tant que joueuse d’OHL et que coach à la TopSport School de Louvain.

Lenie Onzia

Pour l’instant, tu es la seule Belge, tous genres confondus, à figurer parmi la liste des participants.

Oui, mais c’est grâce à Felicienne, qui était elle aussi impliquée là-dedans. Peut-être que c’est parce que personne au pays ne connaît encore vraiment ce projet ou comment y accéder. Mais ça ne demande qu’à grandir. J’ai pas mal de réactions positives à ce propos, quand les gens en entendent parler. Et je leur dis que si ça les intéresse, je peux les mettre en contact avec Felicienne pour en savoir plus. Ce qui pourrait être bien, c’est que des Diables rouges en fassent partie, car ils sont beaucoup plus connus. S’ils supportaient cela, ça toucherait plus de gens, surtout en Belgique.

Parmi cette liste de footeux et footeuses, avec qui voudrais-tu jouer ?

Bonne question ! Il y a de grands noms, comme Alex Morgan et Megan Rapinoe. Ce sont de vraies stars, donc oui, ce sont les noms qui ressortent le plus ! L’Anglaise Izzy Christiansen (milieu de terrain, récemment transférée à Everton, ndlr), ça serait pas mal, en tout cas (rires).

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