Jacques Sys

Nouvelle saison, anciennes valeurs

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

A l’aube de la nouvelle saison, Jacques Sys, rédacteur en chef de Sportfootmagazine fait le point.

Gand entame le championnat auréolé de son nouveau statut de champion. Il faut s’y habituer. Le succès rend souvent téméraire mais la Ghelamco Arena ne souffre guère de la haute conjoncture que connaît le club. Il y a un an, les Buffalos auraient été contents de se qualifier pour les PO1. Maintenant, ils vont découvrir la Ligue des Champions et bientôt, le staff va mettre le cap sur la décadente Monaco pour le tirage au sort des poules. Les Buffalos découvrent une nouvelle réalité. Ils viennent de décrocher le titre au terme d’excellents PO1, durant lesquels Hein Vanhaezebrouck a régulièrement neutralisé tactiquement ses adversaires. Maintenant qu’on connaît la force de l’équipe, il lui sera plus difficile de créer la surprise.

Gand s’appuie sur les schémas de la saison passée et semble suffisamment armé pour se mêler à nouveaux aux débats. Le club doit profiter des millions qui affluent grâce à la Ligue des Champions et de la mode qu’il a déclenchée, une mode qui prend des formes surprenantes. La préparation a connu les ratés habituels mais contre le Club Bruges, en Supercoupe, jeudi dernier, Gand a par moments développé un bon football. Avec une constante par rapport à la saison écoulée : l’équipe a raté une volée d’occasions.

Le Club Bruges a fait du titre sa priorité. La saison dernière, il s’est plaint de la lourdeur de son agenda, qui l’a handicapé dans la course au titre et maintenant, le manager Vincent Mannaert a déclaré qu’il faudrait faire des choix, le cas échéant, et que le championnat aurait donc la priorité. Cela place le Club sous pression mais ses joueurs grassement payés doivent être capables de la gérer. La saison dernière, le stress a rongé diverses sections du Club. Il s’agit désormais de contrôler cette nervosité. En réagissant aux provocations des supporters gantois après le match de Supercoupe et en brossant la remise des prix, Michel Preud’homme a dévoilé sa frustration et son irritation. Il doit s’être terriblement énervé du jeu mou de son équipe – incomplète -, même si ce n’est qu’un instantané.

Huit des seize clubs de D1 entament le championnat avec un autre entraîneur qu’il y a un an. Quels accents vont-ils placer ?

Anderlecht aussi vise résolument le titre durant cette campagne mais il semble bien désemparé dans sa quête de nouveaux joueurs. On ne décèle pas de véritable ligne. Toutes sortes de noms et de types de joueurs ont circulé. Jusqu’à ce que le club joue à fond la carte d’Imoh Ezekiel. Ça a duré longtemps et en fait, on attend surtout des transferts sortants. Le Parc Astrid n’est pas le seul dans ce cas. Les clubs pensent de plus en plus à court terme, pris dans les rets de leurs limites financières.

Huit des seize clubs de D1 entament le championnat avec un autre entraîneur qu’il y a un an. Quels accents vont-ils placer ? Au Standard, on parle davantage de la discipline et des entraînements spartiates imposés par Slavo Muslin que de football. Genk a également tracé des limites claires. Peter Maes n’a jamais été l’homme des compromis : il suit son chemin, droit et tracé. Ensuite, quel sceau Bob Peeters va-t-il poser à Lokeren, qui a été surtout actif dans l’ancien bloc de l’Est ? Et comment Johan Walem, qui a travaillé avec des espoirs jusqu’à présent, compte-t-il enchanter Courtrai ? Et surtout, que va réussir Yves Vanderhaeghe avec ce nouvel Ostende ambitieux ? Possède-t-il un bagage suffisant pour former une équipe équilibrée avec tous les footballeurs embauchés ?

Les questions ne manquent pas à l’avant-veille de la nouvelle compétition. Ce numéro spécial, particulièrement étoffé, a été bouclé vendredi dans la nuit. Il se veut un guide pour les mois à venir. La rédaction veut également mettre à profit cette nouvelle saison pour placer d’autres accents. La semaine prochaine, le magazine va changer sa mise en page. Il sera plus moderne, plus frais, il accueillera de nouvelles rubriques, les comptes rendus seront encore plus affûtés.

Les anciennes valeurs journalistiques ne changeront pas : approfondissements, éclaircissements, interviews et reportages, opinions et analyses nationales et internationales, en fonction de l’actualité mais loin de son effervescence. Nous voulons ainsi demeurer une référence dans l’afflux des images et des mots.

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