Notre interview vérité de Vincent Kompany: « Il faut arrêter de comparer avec Guardiola »
Taiseux depuis son retour en Belgique, Vincent Kompany évoque sa philosophie et ses ambitions à la tête d’Anderlecht.
Interview réalisée en collaboration avec Eleven Sports
Quand Vincent Kompany parle de foot, on écoute. Religieusement. Il n’était jamais allé aussi loin dans l’explication de sa philosophie et de ses ambitions de coach. Extraits.
Vincent Kompany sur… la transition entre son rôle de joueur et d’entraîneur: « J’ai eu l’avantage d’avoir une petite transition quand même, j’ai été assisté par Simon Davies puis par Franky Vercauteren, avant de devenir entraîneur principal. Ça m’a permis de ne pas avoir trop de surprises. Finalement, la chose la plus difficile à gérer, c’est peut-être la façon de s’adresser aux joueurs, de bien doser les moments où on communique, où on fait passer son message. J’ai une personnalité qui fait que j’ai toujours envie d’être honnête et droit avec eux. Je suis assez direct, aussi. Je suis certain qu’à long terme, c’est toujours cette manière de faire qui sera la plus respectée. Mais, encore une fois, le foot n’est pas une vérité absolue. Alors, même quand on est honnête et droit dans ce qu’on dit, ça ne veut pas toujours dire qu’on a raison, vu que la situation évolue constamment. »
Vincent Kompany sur… sa philosophie de jeu: « C’est une philosophie claire. Mon rêve est d’avoir une équipe capable de dominer et d’avoir la possession, agressive à tous les niveaux, capable de récupérer le ballon le plus haut possible, de créer beaucoup d’occasions et de ne pas en concéder une seule. Une domination totale. C’est là que je voudrais arriver. Avec certaines équipes, ce sera possible. Avec d’autres, il faudra trouver une manière de se rapprocher de ces principes tout en étant pragmatique et efficace. »
Retrouvez l’intégralité de l’interview vérité de Vincent Kompany ici ou dans votre Sport/Foot Magazine du mercredi 2 décembre.
Vincent Kompany sur… les comparaisons avec Guardiola: « Il faut arrêter de comparer avec Guardiola, de vendre aux supporters d’Anderlecht un truc qui n’est pas celui que j’ai mis sur la table. Je ne suis pas venu ici en disant qu’Anderlecht allait devenir un autre City. Je ne l’ai jamais dit! Ça continuera à me coller à la peau, ce n’est pas grave. Ce que je revendique, c’est ce qui se fait dans d’autres championnats, avec des clubs qui ont leur identité.
Je ne suis pas venu ici en disant qu’Anderlecht allait devenir un autre City. Je ne l’ai jamais dit! Ça continuera à me coller à la peau, ce n’est pas grave.
Comme l’Ajax et Leipzig, qui sont capables de jouer leur foot. Anderlecht doit être capable aussi d’avoir son identité et de jouer son foot. Qu’est-ce que j’aurais à gagner si je disais aux supporters: « Les gars, on ne va plus que balancer des longs ballons, se replier, former un bloc défensif ». Même si on gagnait le titre, avec un jeu pareil, mon passage n’aurait servi à rien. À aucun moment, un entraîneur ne pourra se revendiquer compatible avec Anderlecht s’il ne propose pas un certain foot. Ici, les gens ne sont satisfaits que quand il y a les victoires et la qualité dans le jeu. Il faut bien commencer quelque part. »
Vincent Kompany sur… sa retraite internationale: « Je ne vis pas dans le regret, ce n’est pas mon genre. Je suis dans une situation plus confortable aujourd’hui parce que j’ai tout entre mes propres mains. Je ne suis plus confronté à des risques de blessures. Je souhaite tout ce qu’il y a de meilleur aux Diables, je serai toujours leur plus grand supporter. S’ils gagnent le Championnat d’Europe, ce sera sans moi, mais qu’est-ce que je peux encore gagner comme trophées en tant que coach! C’est aussi ça qui me motive. »
Vincent Kompany sur… son image de bon communicant: « Donc, si je comprends bien, dans le foot en Belgique, il ne faut surtout pas essayer de jouer au foot et il ne faut surtout pas essayer de trop bien communiquer? Je ne me prends pas la tête avec tout ça. Que ça se passe bien ou mal au niveau de ma communication, c’est beaucoup moins important que ce qu’il se passe sur le terrain.
Je ne suis pas revenu pour prouver quoi que ce soit par rapport à un style de jeu, un concept. Je suis revenu pour essayer de gagner.
Mon seul objectif, c’est de faire progresser mon équipe le plus rapidement possible et de faire en sorte que nos supporters comprennent qu’on est occupés avec des choses sincères. Après un mauvais match, je devrais dire que tel ou tel joueur était pourri? À quoi ça servirait? Simplement, dans les moments où j’estime que j’ai des responsabilités, je les assume, sans problème. Je dis les choses clairement, et ce que les gens peuvent penser de moi, ce n’est pas un souci. Tout ce qui m’intéresse, c’est Anderlecht, ses joueurs, ses supporters. Je ne suis pas revenu pour prouver quoi que ce soit par rapport à un style de jeu, un concept. Je suis revenu pour essayer de gagner. Ou, avant de commencer à gagner, faire en sorte qu’Anderlecht puisse se redresser avec une identité anderlechtoise. Rien de plus. »
Par Pierre Danvoye et Patrick Stein (Eleven Sports)
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