© Moritz Thibaud/ABACA

Notre entretien avec Marc Wilmots à Bordeaux: « Quand on est coach national, on est tout seul »

Marc Wilmots nous a reçu à Bordeaux. L’ancien sélectionneur revient sur les propos de Jordan Lukaku, sur les Diables actuels ou encore sur son futur en tant que coach.

Marc Wilmots à propos…

…des récentes déclarations de Jordan Lukaku : « J’ai réfléchi à la question. Ce qui m’embête, c’est qu’il remet tout le travail d’un staff en question. Ça met le discrédit sur tous ces gens-là. Sur les théories de Herman De Landsheere notamment. Lui, il a dû bouffer sa casquette en l’entendant. En fait, si j’écoute Jordan, je regrette une chose : de ne pas l’avoir mis dehors quand il est arrivé pour la dixième fois en retard pendant l’EURO… Même son frère l’a attrapé à l’époque. J’ai fait le compte, chez nous, depuis son match contre le Portugal en amical de mars 2016 jusqu’à ce quart de finale contre le pays de Galles, il a assisté en tout et pour tout à 9 théories d’avant match. À cela, tu rajoutes que ça fait 10 ans qu’il joue comme latéral gauche. En plus, il y a Vital Borkelmans dans le staff qui est un ancien latéral gauche. Et le gars a le culot de te dire qu’il ne savait pas ce qu’il devait faire ? À la même place, bizarrement, Jan Vertonghen et Thomas Vermaelen n’ont jamais eu de problème de compréhension, eux. C’était un cas d’école, pourtant, contre le Pays de Galles. On jouait la même tactique que la Belgique de 2002 contre le Brésil. Jouer haut pour empêcher leurs latéraux de sortir. En gros, sa mission, c’était de ne pas contraindre Eden à devoir repasser la moitié de terrain. Lui mettre des ballons dans la profondeur, le plus vite possible. Quand il dit ce qu’il dit, ça veut dire qu’il n’a juste rien compris à la théorie. Rien. Il a dormi. Jordan est comme ça. C’est un bon joueur, mais il joue à l’instinct, à l’intuition. Quand tu en as des pareils, je crois qu’en fait, il faut leur en dire le moins possible… »

…de son regard sur les Diables actuels : « Il y a un coach qui est là, et celui qui est parti, il doit fermer sa gueule. Quand on est coach national, on est tout seul. On fait des choix, on ne sait pas si ça va être les bons. Du moment qu’on les fait en âme et conscience, il n’y a rien à dire. Moi, j’ai ressenti le besoin de couper après l’EURO. Pendant le Mondial, j’étais en vacances à Naples, en famille. Et vous savez quoi ? Je n’ai pas regardé les matches contre le Japon et le Brésil. Ça n’a rien à voir avec le fait d’être aigri, mais, moi, quand je coupe le bouton, je coupe pour de bon. À ce moment-là, ce n’était plus ma priorité. J’ai rassemblé quelques amis et j’ai regardé le match contre la France, ici, à Bordeaux, mais ça s’arrête là. Je n’allais pas être avec mon tutu et mes pompons devant les matchs. »

…de son futur : « Depuis mi-novembre et la fin de ma collaboration avec l’Iran, j’ai eu deux projets d’équipes nationales et deux projets de clubs. J’ai refusé les quatre parce que je n’ai pas eu de feeling. Mais mon téléphone sonne encore, je vous rassure. Mais là, il n’y aura rien avant le mois de juin. »

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