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Noa Lang : de dauphin du Soulier d’or à futur champion ?

Noa Lang l’a appris à ses dépens, la malédiction du Soulier d’or toucherait aussi les seconds. Sauf, semble-t-il, quand survient le money-time

Par Thibault Debrus

À la mi-temps de la dernière confrontation entre l’Union et le Club de Bruges (0-0), le 27 janvier dernier, Simon Mignolet pouvait s’estimer heureux de rentrer aux vestiaires avec ses cages inviolées. Alfred Schreuder, qui cherchait encore la bonne formule pour son équipe, décidait alors de remplacer Noa Lang par Balanta, pour apporter davantage d’impact physique dans cette rencontre tendue.

Deux semaines après sa désillusion au Soulier d’or (deuxième derrière Paul Onuachu), voilà donc que l’ailier batave assiste au reste de ce duel au sommet depuis le banc. S’il s’agissait alors d’un pur choix tactique, les semaines suivantes confirmeront qu’il y a bien eu un avant et un après 12 janvier. Depuis cette soirée-là, le rendement de Lang a diminué par deux (décisif toutes les 106′ jusque fin décembre, il score ou délivre un assist toutes les 202′ depuis).

Sa pire période sous le maillot du Club

Durant tout le mois de février, on ne reconnait plus ce joueur qui avait tant enchanté notre championnat. Très peu impliqué (et appliqué) dans ses matchs, le hollandais accumule, de plus, les gestes de mauvaise humeur. En point d’orgue, la rencontre contre Seraing, début mars, où Schreuder punit sa prestation insipide, pourtant face à une faible équipe sérésienne réduite à 10, en le sortant à l’heure de jeu. Mécontent, le volcanique ailier rentre directement au vestiaire.

Le coach brugeois, T2 de Ronald Koeman lorsque Lang était encore à l’Ajax, décide de punir son numéro dix, et le relègue sur le banc contre Ostende et Genk. Un choix qui, au premier abord, pouvait s’apparenter comme un coup de poker vu l’imprévisibilité du joueur. Cependant, depuis la touche, Noah Lang constate qu’avec l’arrivée de Adamyan, Buchanan et Skov Olsen en janvier, il n’est plus un élément aussi irremplaçable que par le passé. Fin mars, une troisième convocation d’affilée avec les Oranjes lui permet d’un peu changer d’air et de quitter Westkappelle quelques jours.

Un détour par le banc providentiel

À son retour, Schreuder voit dans le match contre le Beerschot, pire défense du championnat, l’opportunité de relancer son attaquant. En retrouvant ses chevauchées et ses dribbles, et en ouvrant la marque dès la 17ème minute, celui-ci le lui rend bien. La semaine suivante, Lang confirme que cette « malédiction du Soulier d’or » est définitivement derrière lui. Sans inscrire son nom sur la feuille de stat, il est élu homme du match contre Malines, pour la dernière journée de la phase classique. Peut-être livre-t-il alors son meilleur match dans ce rôle de second attaquant qu’il découvre. Un poste d’électron libre qui lui permet plus de liberté, tout en le rapprochant de la zone de vérité.

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La semaine dernière, un superbe arrêt d’Hendrick Van Crombrugge en début de rencontre (0-0, à Anderlecht) l’empêche d’être, de nouveau, le héros brugeois de la semaine. Sept jours plus tôt, lors de la première journée de play-offs, sa superbe passe décisive pour Buchanan avait déjà offert les 3 points à Bruges, contre l’Antwerp (1-0).

Un titre avant d’aller voir plus haut ?

Le réveil de Lang tombe pile à l’heure pour le money-time, mais pas seulement. À quelques mois de la Coupe du monde, sa place dans la sélection de Louis van Gaal est encore loin d’être assurée. De plus, c’est un secret de polichinelle, Vincent Mannaert et Bart Verhaeghe aimeraient, dès cet été, obtenir un joli chèque en l’échange de leur attaquant vedette. Or, ses sautes d’humeur et cette baisse de régime n’avaient probablement pas rassuré les potentiels acquéreurs (l’AC Milan et Arsenal sont régulièrement cités), le site référence Transfermarkt avait même revu sa valeur marchande à la baisse, début avril.

Seul l’Union doit rire jaune de ce retour en forme de l’enfant terrible des Blauw en Zwart. Lang était la dernière inconnue dans l’équation offensive de Schreuder. Désormais, avec le hollandais en décrochage, De Ketelaere en profondeur, Vanaken en infiltration, et les flèches Skov Olsen et Buchanan pour les débordements, l’armada brugeoise a de quoi faire trembler.

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