Après des passages au Standard, à Mons ou au Lierse, Benjamin Nicaise (34 ans) siège désormais à la Review Commission.
Tu viens d’intégrer la Review Commission avec Aimé Anthuenis notamment. Toi qui as pris plus de 80 cartons dans ta carrière, tu n’as pas l’impression de passer du côté obscur ?
Non, je ne trouve pas ça paradoxal. Il y a quelque chose que je dis souvent mais pour contrecarrer les virus, les sociétés informatiques engagent des anciens hackers. C’est la même logique. J’étais un joueur engagé, c’est vrai. Mais qui n’a jamais fait de fautes ? Tout le monde en fait. Je ne jouais pas gardien ou ailier gauche, j’étais milieu défensif. C’est normal de prendre des cartons à ce poste-là. Les anciens braconniers font les meilleurs gardes-chasse.
Tu as souvent dit que les instances du football belge – mais pas uniquement – manquaient de personnes avec une vraie expérience de footballeur pro. Ton voeu est désormais exaucé. C’est ta connaissance du vice que tu vas apporter ?
Je dirais plutôt que c’est l’oeil de l’ancien joueur, mon parcours et mon histoire. Ma qualité de consultant et d’analyste a dû jouer en ma faveur. J’ai aussi bien été fautif que victime sur le terrain. Les instances du football en général doivent être composées de gens qui y ont joué, quel que soit les étages, inférieurs comme supérieurs. Je me voyais mal refuser une telle offre. J’ai été contacté par l’intermédiaire de Pierre François, l’idée est séduisante. Je suis nommé pour un match par journée. Je le visionne et je soumets de potentielles fautes qui n’ont pas été sanctionnées par l’arbitre. On verra avec le temps si je peux apporter quelque chose et si la commission va s’améliorer.
Par Nicolas Taiana
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