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N’Sakala: « Deschacht est une légende »

Le Français d’Anderlecht, Fabrice N’Sakala, évoque sa concurrence avec Olivier Deschacht pour le poste d’arrière gauche: « Ce sont les idiots qui en veulent à un coéquipier. »

Sport/Foot Mag: Que penses-tu devoir améliorer ?

Fabrice N’Sakala: Au niveau des défauts, je dirais que j’ai parfois tendance à me jeter un peu vite dans le duel, je suis trop sûr de moi et j’arrive en retard. Ça a été mon problème sur les touches où je voulais tellement le ballon que mon opposant jouait de son corps et se débarrassait de moi.

On pointe un problème de positionnement, ce qui expliquerait ton statut de réserviste. Es-tu d’accord ?

Non, pas du tout. Je ne pense pas avoir été pris dans mon dos, ou peut-être lors d’un dédoublement comme en Ligue des Champions, face à Paris. Mais pour le reste, je ne pense pas avoir été mis en difficulté, d’où ma déception d’avoir été écarté. J’ai le sentiment qu’on me considère encore comme un jeune alors que ce statut je l’ai perdu il y a quelque temps, j’ai des années de foot dans les jambes. Sans prétention, je n’ai plus rien à prouver, je me suis imposé en L1 dans un championnat qui n’est pas simple. L’image qu’on peut avoir de moi m’a freiné dans ma confrontation avec Deschacht qui, lui, est considéré comme une légende.

Une légende ! ?

Ce sont les mots qui sont employés ici. C’est un peu l’enfant du club, un joueur très fidèle. Je pense que tous les joueurs le respectent pour ça. En France, ça se passe aussi comme ça avec les anciens. Si l’un d’entre eux te dit de nettoyer ses chaussures, tu t’exécutes.

Tu ne regrettes pas d’avoir signé ici vu ton actuel statut de réserviste ?

Non, car j’aime ce club. Peut-être que si j’avais vécu la même situation à Lille ou à Marseille, j’aurais eu une autre mentalité. Parfois, on me demande si je vais bien… Alors que mentalement, il n’y a aucun souci. Je sais une chose : quand je recevrai une nouvelle opportunité, je devrai la saisir à 200 %. Le plus compliqué, c’est l’absence de certitude. Je ne peux pas dire à ma mère de venir me voir le weekend-prochain par exemple (il rit).

Avais-tu reçu des indications en signant ici ?

Pas vraiment, je savais que je serais le numéro deux. Et on a beau me dire régulièrement que j’ai plus de qualités à plusieurs niveaux, c’est lui qui joue. C’est donc qu’il a quelque chose.

Qu’est-ce qu’il a que tu ne possèdes pas ?

On m’a dit l’expérience. Mais bon ça ne veut pas dire grand-chose.

Tu t’entends bien avec lui ?

Si je ne l’aimais pas, crois-moi que ça se saurait. Il y a de la concurrence à tous les postes, ça fait partie du métier. Et si on ne peut pas accepter cette émulation, l’esprit de groupe n’est pas possible. Et puis ce n’est pas de sa faute si je ne joue pas. Ce sont les idiots qui en veulent à un coéquipier. Et même si celui-ci était mauvais, et qu’il joue, je devrais en vouloir au coach mais pas à mon concurrent. Parfois, à l’entraînement, c’est lui qui me rentre dedans parce qu’il sait que je suis une forme de « danger » et c’est comme ça que l’on progresse.

Retrouvez l’intégralité de cette interview dans Sport/Foot Magazine. Thomas Bricmont

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