Marc Degryse

Mouscron, fleuve tranquille

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, la performance d’ensemble de l’Excel Mouscron est très solide.

Anderlecht a retrouvé le chemin de la victoire et il y a un gamin qui a épaté le stade, Yari Verschaeren. Tout va à nouveau bien là-bas, donc ? Non. Le match de Verschaeren, ça doit être le seul motif de satisfaction de la soirée. Pour le reste, il y a eu une victoire dans la douleur, à domicile, contre Eupen, avec le but de la victoire sur un hors-jeu flagrant. Comment est-ce possible ? Ce sont des erreurs que le VAR ne peut pas se permettre. Je parlerais ici d’incompétence.

Je ne suis toujours pas optimiste pour le Sporting. Je le vois mal passer à côté des play-offs 1, mais pour ce qui est de l’objectif avoué, une qualification européenne au minimum, je le sens déjà beaucoup moins. Il faut quelqu’un en pointe, il faut que les anciens arrivent enfin à bien encadrer les jeunes, et puis le programme des prochaines semaines n’est pas simple, à commencer par le déplacement de dimanche au Standard.

Anderlecht peut encore y croire, par contre c’est mort tout en bas pour Lokeren. Ce sauvetage, c’est mission impossible. Il faudrait qu’ils gagnent quatre ou cinq matches avant la fin de la phase classique, je ne peux pas me l’imaginer. L’électro est plat, sans espoir. Roger Lambrecht traverse la plus grave crise du club depuis qu’il est devenu président. Là-bas, c’est réaction de panique sur réaction de panique. On prend Trond Sollied pour remplacer Peter Maes, on reproche très vite à Sollied de ne pas avoir ramené du feu dans le groupe, puis on passe à Glen De Boeck.

Lambrecht veut vendre, maintenant qui va accepter de mettre un prix correct pour un club de D1B ? Le seul espoir de Lokeren se situe dans les salles d’audience. J’imagine que là-bas, on va suivre de près les conséquences des scandales pour Malines et Waasland-Beveren. Il n’y a plus que cette bouée-là.

Mon coup de coeur du moment, il est pour Mouscron qui a joué un match parfaitement abouti sur la pelouse de Genk. C’est vrai que le leader avait des absents importants mais cette victoire mouscronnoise ne doit rien au hasard. Elle est méritée. On a vu un football construit, organisé. Après quelques mois, on peut tirer une conclusion : Bernd Storck fait de l’excellent travail là-bas. Aujourd’hui, il a une arme offensive en plus avec Taiwo Awoniyi. La preuve que ça peut aller vite dans les deux sens pour un joueur de foot.

Il se révèle avec Mouscron, il est récompensé par un beau transfert à Gand, il ne fait rien de bon là-bas, il revient à Mouscron et il est à nouveau directement décisif. Il a fait un tout gros match à Genk. Avec Mbaye Leye en pointe et lui dans ses parages, on voit que ça peut faire mal.

Je reviens à Storck. Mouscron tient le point du nul sur la pelouse du leader à dix minutes de la fin. Dans une situation pareille, presque tous les entraîneurs feraient la même chose : ils miseraient sur la sécurité. Éventuellement, ils enlèveraient un joueur offensif pour mettre un défensif en plus. On l’aurait d’autant mieux compris que Genk était occupé à pousser pour gagner ce match. Mais Storck, lui, il a fait tout l’inverse. Il a fait sortir un milieu de terrain, Benjamin van Durmen, et il a fait monter Frantzdy Pierrot, un pur attaquant.

Sur le coup, on s’est demandé si le coach ne se tirait pas une balle dans le pied. Quelles auraient été les réactions si Genk avait marqué le but de la victoire après ça ? Mais non, Mouscron n’a pas voulu reculer. Vu qu’ils sont en confiance, vu qu’ils sont bons contre les meilleures équipes, ils ont pensé à la gagne. Et ça a finalement fonctionné. Je répète que cette victoire n’a rien d’un miracle ou d’un hold-up. Et ça la rend encore plus belle. Mouscron est sauvé à sept matches de la fin, c’est une performance d’ensemble très solide.

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