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Mouscron attend son président

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Patrick Declerck, un industriel mouscronnois, devrait enfin prendre les rênes d’un club, dix ans après une première proposition.

Alors que les joueurs auront repris la direction des terrains d’entraînement qui jouxtent le Canonnier quelques heures plus tôt, c’est aux Charmettes que l’avenir du Royal Excel Mouscron devrait prendre un nouveau virage. Le 15 juin, à l’occasion de la soirée des partenaires du club, on dévoilera les maillots de la saison 2016-2017, mais aussi l’identité du nouveau président hurlu. Une nomination qui commence à se faire attendre puisqu’Edward Van Daele avait déjà annoncé qu’il quitterait son poste au mois de janvier dernier.

Les candidats à sa succession ne se sont pas bousculés au portillon, et c’est d’ailleurs Van Daele lui-même qui a dû soigner ses arguments pour tenter de convaincre Patrick Declerck de reprendre le flambeau. Sauf surprise de dernière minute, c’est d’ailleurs l’industriel mouscronnois qui devrait s’installer à la tête du REM d’ici quelques jours.

En Wallonie Picarde, l’homme est loin d’être un inconnu. En dehors des terrains, il a bâti sa notoriété autour de son entreprise, Decomo, spécialisée dans la création et la production d’éléments préfabriqués en architectonique. La boîte mouscronnoise avait notamment participé à la construction d’une partie des façades dans le village olympique de Londres en 2012, et cette expertise industrielle constituerait un double atout pour le président Declerck: d’une part, il serait en position favorable pour attirer de nouveaux sponsors au Canonnier ; d’autre part, sa maîtrise des langues (il parle néerlandais, anglais et allemand) sera indispensable pour communiquer avec les actionnaires étrangers, mais aussi pour redorer le blason très terni du club de l’autre côté de la frontière linguistique.

Dans les tribunes du Canonnier, Declerck a également sa petite popularité, contrairement à un Edward Van Daele qui avait fini par être en froid avec son public suite à quelques attaques directes envers les supporters mécontents lors de la période lilloise. Jean-Pierre Detremmerie lui avait d’ailleurs proposé la présidence voici dix ans, offre refusée par un entrepreneur alors impliqué corps et âme dans ses affaires.

Patrick Declerck est l’un des membres fondateurs du RMP, dont il faisait encore partie du conseil d’administration jusqu’à l’an dernier et dont il préside toujours le « Club 216 », business-club mouscronnois. À soixante ans, il ne semble plus rebuté par l’idée de prendre les rênes de « son » club. Avec une ligne directrice très claire, basée autour de ce fameux « ancrage mouscronnois » dont on parle si souvent au Canonnier sans en voir souvent la couleur sur la pelouse. Declerck voudrait ainsi voir un ou deux joueurs du Futurosport intégrer le noyau chaque année, lui qui avait surtout participé à la fondation du RMP pour sauver l’école des jeunes.

Interrogé par Le Soir à l’époque, il avait insisté sur la volonté mouscronnoise de créer une communauté de vie autour de ce club issu de plusieurs entités. En prenant l’exemple de Genk, « issu d’une fusion et qui dispute aujourd’hui le titre. »

Par Guillaume Gautier

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