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Mons a exécuté Scifo…

À Mons, Enzo Scifo a payé l’addition pour tout le monde. Retour sur les dessous de cette chronique d’une mort annoncée qui s’apparente plus à de la littérature de hall de gare…

L’assassin habite au Tondreau. Ceux qui ont écrit ce roman n’ont hélas pas le talent de Stanislas-André Steeman, un auteur belge de thriller policier. Son  » Assassin habite au 21  » a eu droit à une adaptation pour grand écran. A Mons, c’est un tout autre cinéma, de la littérature de hall de gare sortie de l’imagination de MM. Leone, Lommers, Mbuyu et Mogi Bayat, leur agent de joueurs préféré. Alors qu’il était sous contrat jusqu’en juin 2015, Enzo Scifo a été limogé lundi. Le bilan comptable est certes catastrophique avec 2 points sur 24. Le coach est le lampiste, celui qui paye l’addition pour tout le monde. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre ce mauvais film et tout ce qui s’est joué dans la coulisse. Dès le départ de la saison, Scifo a dû travailler avec de nouveaux outils (des renforts) qu’il ne voulait pas. Il espérait hériter de Benjamin Mokulu mais ce dernier se tourna finalement vers Malines. L’ancien T1 de Mons a alors mesuré que l’ombre de Jérémy Perbet serait de plus en plus pesante, sombre. Il fut question d’Ernest Nfor mais c’est Shlomi Arbeitman qui resta au Tondreau. Là, même si l’Israélien a rendu des services la saison passée, Perbet et Arbeitman ne luttent pas dans la même catégorie. Bilan d’Arbeitman après huit journées : un but.

Malchanceux lors des premiers matches, Mons chercha à se renforcer. Un peu tard et la faillite de la politique sportive de ce club aux moyens financiers limités se précisait de plus en plus. L’action de Leone, qui a déjà perdu 17 millions d’euros dans ses aventures à l’Albert, est limitée par ce stade à moitié terminé. En panique, longtemps déçu par l’inertie politique, il s’est jeté dans les bras de Mogi Bayat, qui a ses antennes dans le vestiaire du Tondreau.  » Moi, je travaille avec Bayat parce qu’il est le plus malin de tous les agents. « , a dit un jour le président de Mons.  » Il réagit vite propose des solutions intéressantes.  »

Cette fois, les clés du « succès » s’appellent Soumah, Novillo , Beleck et Diandy. Fini les achats bien belges qui ont requinqué Mons. Lommers a cité des noms d’ici qui lui sont passés sous le nez. Ceux qui sont arrivés risquent de coûter bien plus cher.  » Scifo doit atteindre des objectifs « , déclara Lommers alors que Scfio était obligé de travailler la condition physique de ses renforts. Et comme il fallait s’y attendre le vestiaire s’est désuni. Scifo n’avait pas les armes pour se défendre avec de tels renforts. Son sort était scellé. A Malines, comme prévu, ce fut la pétaudière sur le terrain. Soumah a écopé d’une carte rouge. Et la comédie du penalty en dit long. Beleck voulait le botter mais le banc lui rappela que c’était le job de Matthys. Encore un incident qui en dit long sur un vestiaire qui a perdu son âme : 4-2, terminé.

On commença alors à citer des noms de coaches : Rednic, Jacobs, Matthijsen, Leekens, Riga, etc. Deux jours plus tard, Scifo, fêté comme un Dieu il y a quelques mois, tel le César de l’Albert, était poignardé par l’un ou l’autre Brutus. Ils l’ont fait avec des tremolos dans la voix. Scifo savait ce qui l’attendait. Il avait mis le doigt sur ce qui clochait. Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté…

Par Pierre Bilic

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