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Michel Preud’homme : l’homme à tout faire

Thomas Bricmont

Si Bruno Venanzi n’a jamais voulu être un président omnipotent, son nouveau bras droit, Michel Preud’homme, ne semble, lui, pas avoir peur du pouvoir. Une nouvelle politique judicieuse pour de nombreux sympathisants rouches, mais qui comporte quelques dangers, notamment concernant les transferts. Explications.

Michel Preud’homme n’a pas attendu d’apposer sa signature au bas du contrat que lui tendait Bruno Venanzi pour penser transferts. Que ce soit Samuel Bastien, Senna Miangue ou Maxime Lestienne, voire la levée d’option de Luis Pedro Cavanda, toutes ces signatures portent la griffe du duo Preud’homme-Renard.

L’une des volontés était de signer du jeune Belge en vue de préparer la saison 2019/2020. C’est chose faite. Preud’homme s’est très tôt positionné pour l’achat d’un homme fort devant et pensait d’ailleurs le détenir avec l’arrivée de Zinho Gano. L’ex-attaquant d’Ostende, qui avait passé la nuit dans un hôtel à Liège, a brusquement changé d’itinéraire pour se retrouver à Genk alors qu’il devait passer les tests médicaux et signer un contrat au Standard.

Malgré la présence de Renaud Emond et le retour surprise d’Orlando Sa, Preud’homme n’a pas lâché l’affaire et s’est tourné vers Obbi Oularé, dont le rendement des dernières saisons, n’a rien de rassurant. Hormis Moussa Djenepo, particulièrement en verve depuis le début de saison, qui peut occuper ce rôle comme face à Gand, le Standard ne dispose d’aucun véritable attaquant de rupture qui prend la profondeur, à l’image d’un Abdoulay Diaby à Bruges.

MPH s’est aussi intéressé à Lior Refaelov qu’il jugeait être un surplus d’expérience pour le groupe. La venue de l’international israélien aurait par contre freiné l’éclosion de plusieurs jeunes à l’image de Djenepo ou William Balikwisha, dont on dit le plus grand bien depuis le début de la préparation, et qui voit Herman Van Holsbeeck, resté proche d’Emilio Ferrera, lui tourner autour. L’ex-directeur général des Mauves se présente désormais comme consultant et s’est aussi rapproché du jeune Mauve Alexis Saelemaekers.

Intouchable

MPH s’est aussi heurté à certaines réalités financières. Zakaria Bakkali était impayable pour les normes liégeoises puisqu’il touche un peu plus d’un million d’euros net par an à Anderlecht. Il était aussi trop tard pour espérer garder Junior Edmilson quelques mois de plus dans la Cité Ardente.

Et pourtant, le coach liégeois en faisait sa priorité et a, à plusieurs reprises, conversé avec le Belgo-Brésilien. Mais celui-ci a préféré sauter sur l’offre plantureuse venue du Qatar. Mehdi Carcela est resté, sans surprise, même si l’enfant de Droixhe attend toujours une revalorisation salariale qui lui aurait été promise (selon le camp Carcela). Là aussi Preud’homme a dû faire preuve de psychologie pour arriver à lui faire tourner le bouton.

Présent aux entraînements, devant la presse, lors du conseil d’administration ou lors des comités de direction, MPH est de tous les terrains. Bruno Venanzi est resté cet été davantage en retrait, basé la plupart du temps dans le sud de la France, et a connu pour la première fois, depuis sa prise de fonction en juin 2015, un été apaisé.

En ramenant à Sclessin l’icône MPH, Venanzi s’est acheté une certaine quiétude et un bouclier face aux éventuelles critiques. Car Preud’homme est bien plus qu’un entraîneur. Sa situation est assez unique. Il possède désormais toutes les clefs, ou presque, de la maison rouche. Une toute-puissance qui pourrait s’avérer épineuse d’un point de vue managérial en cas de contre-performances. Car comme le rappelait, Thomas Chatelle : « Un entraîneur doit pouvoir être recadré. Mais qui sera là pour recadrer l’entraîneur Preud’homme ? »

Par Thomas Bricmont

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