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Martinez s’explique sur Nainggolan: « Il doit avoir un rôle important dans une équipe »

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Le sélectionneur national fait toute la lumière sur ce dossier Nainggolan qui divise la Belgique du foot.

La question lui a été posée maintes fois, mais il continue à s’expliquer avec clarté et diplomatie. C’est même avec le sourire qu’il accède à la demande d’un journaliste d’un autre magazine de notre groupe, qui réclame un autographe sur son Sport/Foot Magazine avec le Ninja en couverture.

La non-sélection de Nainggolan s’explique par une raison tactique ?

Je me rends bien compte que Radja est quelqu’un de très populaire. Mais je dois prendre des décisions en fonction de l’équilibre de l’équipe. Je crois pouvoir dire qu’aux deux postes de numéro 10, Dries Mertens et Eden Hazard ont été les meilleurs jusqu’à présent. Quant à Radja, il est à son meilleur niveau à la Roma quand il évolue comme numéro 10, avec de la liberté derrière Dzeko. On n’a pas vraiment de poste similaire en sélection. Et quand on l’a essayé là, ça n’a pas vraiment fonctionné.

Le grand public a souvent tendance à croire que Nainggolan évolue comme numéro six ou huit.

Sa plus grande influence, c’est quand il peut aller dans le rectangle ou quand il peut armer sa frappe à distance. On l’a essayé en 10 en Russie, face à la Tchéquie ou contre la Grèce, ça n’a jamais été des réussites. Et je sais pourtant que Radja est un joueur avec un énorme potentiel, mais ce n’est pas un joueur que l’on met 15e ou 16e homme. Il doit avoir un rôle important dans une équipe.

Il ne pourrait pas être un bon remplaçant ?

Je pense que cela ne convient pas à son statut. Certains joueurs peuvent se satisfaire d’être réserviste et d’attendre leur chance.

En 1998, Aimé Jacquet avait fait le choix de ne pas sélectionner Éric Cantona et David Ginola. Le sélectionneur des Bleus avait été très critiqué pour ces choix et les justifiait aussi au nom de l’équilibre.

Je ne pense pas juste qu’une place sur le banc soit le rôle de ce type de joueur que vous évoquez. Et Radja fait partie de ce genre de joueurs. Dans chaque pays, vous trouvez des éléments dont on ne comprend pas pourquoi ils ne sont pas repris. Pourquoi Fabregas n’est plus sélectionné avec l’Espagne, par exemple ? Le plus difficile pour un sélectionneur, c’est de trouver le meilleur équilibre.

Sa personnalité exubérante peut-elle être dangereuse pour un groupe tout au long d’un tournoi ?

Le premier facteur est d’analyser comment le joueur performe sur le terrain. Et quand tu vois que ça fonctionne dans le jeu, tu te poses alors la question de comment il va fonctionner en dehors des terrains. Et ce paramètre n’a pas encore été envisagé. Pour l’instant, je ne réfléchis qu’à ce que je vois sur le terrain et à l’équilibre. Les joueurs doivent être capables d’attirer mon attention. Ça a été le cas pour Tielemans en Bosnie, comme pour Dendoncker qui est monté au jeu au milieu d’une mi-temps sur un mauvais terrain, alors que Michy a marqué son but dans un match difficile. Thorgan Hazard a aussi fait le boulot contre Chypre. Mon but est de réunir la meilleure équipe possible et pour ça, je dois recevoir des signaux des joueurs qui vont influencer ma sélection.

Découvrez l’interview dans son intégralité dans votre Sport/Foot Magazine.

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