Marie Minnaert: « C’est notre responsabilité de nous qualifier et c’est un peu nouveau pour nous »

Aurelie Herman
Aurelie Herman Journaliste pour Sport/Foot Magazine

Ce jeudi à 20 heures, les Belges accueillent le Kosovo dans le cadre des qualifs pour la Coupe du monde 2023 avec un double objectif : la victoire et se mettre en confiance avant un déplacement en Norvège forcément périlleux.

Les Red Flames vs les Balkans, clap deuxième ! Un mois pile après avoir étrillé l’Albanie au stade Roi Baudouin (7-0), la sélection belge s’apprête à retrouver Den Dreef avec l’ambition de claquer le même score au Kosovo, 115e au classement FIFA. Une rencontre à suivre en direct commenté dès 20 heures sur Auvio. « C’est vraiment notre maison ici, c’est plus cosy et c’est aussi plus amusant pour les supporters, car ils sont plus proches de l’action vu qu’il n’y a pas la piste d’athlétisme qui coupe le contact », se réjouit une Marie Minnaert en pleine bourre avec le Club YLA.

Invaincue en Super League avec Bruges après sept journées (un succès « fou », qu’elle et ses équipières « ne s’expliquent pas », dit-elle), la milieu de terrain respire la confiance avant d’affronter l’un des Petits Poucets de ce groupe F qualificatif pour le Mondial 2023. « On va devoir beaucoup renverser le jeu d’un côté à l’autre pour créer de l’espace, mais surtout faire courir et fatiguer les Kosovares. Et frapper au moment opportun en misant sur des transitions rapides », explique la longiligne médiane, dont on a pu admirer les talents de jongleuse circassienne lors d’un entraînement donné dans la grisaille de Louvain ce mercredi matin.

Qu’importe la tactique, seule la victoire comptera dans ce diptyque d’octobre. « C’est simple : si on veut se qualifier, on doit tout gagner désormais. C’est un peu triste d’avoir perdu ces points en Pologne, cela ne faisait pas partie du plan », regrette Minnaert, qui estime cependant qu’une belle prestation face au Kosovo pourrait faire office de préparation idéale à la rencontre disputée mardi 26 octobre en Norvège. Cette dernière est la grande favorite pour décrocher la première place et le ticket pour l’Australie et la Nouvelle-Zélande qui en découle.

Face à la douzième nation mondiale, qui avait pris le dessus sur les Red Flames en avril dernier à Bruxelles (victoire 2-0), les possibilités devraient être nettement moins nombreuses, alors autant faire le plein de confiance sur ses terres. Depuis lors, les Belges ont enchaîné les matches, à défaut des victoires. « On est en progrès par rapport au printemps », explique-t-on en choeur côté Flames. On verra bien ce qu’il en sera à Oslo, même s’il faudra encore se sortir du piège balkanique ce jeudi, le tout en l’absence de Justien Odeurs, pas reprise faute de « répondre aux demandes plus exigeantes imposées par le staff sportif pour être internationale », selon l’Union belge. Le signe d’une Fédération qui tend vers plus de professionnalisme, quitte à sacrifier sa gardienne numéro 1. Et dont l’équipe-phare va maintenant devoir assumer son statut de candidat au top 8 européen à moyen terme.

Car plus forte ou pas, il faudra ramener au moins un point de Norvège pour espérer participer au premier Mondial de l’histoire du foot féminin belge. Une première qui offrirait un nouveau coup de boost au développement de la discipline après deux accessions consécutives à l’EURO. « Aujourd’hui, c’est notre responsabilité de nous qualifier, on ne peut pas attendre quoi que ce soit des autres, et c’est un peu nouveau pour nous », poursuit Minnaert. « Mais on doit avoir confiance en nous, on a les qualités pour remplir ce rôle. On a déjà vu que si on parvient à se serrer les coudes, on peut accomplir de grandes choses. »

Peut-être la numéro 16 des Red Flames a-t-elle en tête ce 4-0 infligé à la Suisse début décembre 2020 dans un Den Dreef encore vidé par le Covid. À l’époque l’enthousiasme était grand suite à cette qualif’ acquise haut la main contre un membre du subtop européen. Depuis, il a été quelque peu douché par ces défaites (logiques) contre les meilleures nations du Vieux Continent et ce nul arraché à Gdansk, face à une Pologne qui représente ce troisième wagon continental qui aspire lui aussi à bousculer la hiérarchie en place. Précisément celui dont les joueuses d’Ives Serneels sont parvenues à s’extirper ces dernières années. En attendant plus !

À 18 ans, Hannah Eurlings représente l'avenir des Red Flames.
À 18 ans, Hannah Eurlings représente l’avenir des Red Flames.© BELGA PHOTO (DAVID CATRY)

Dans l’optique d’affronter un Kosovo très compact et regroupé derrière, un profil à la Hannah Eurlings (18 ans) pourrait se révéler très utile. Buteuse le week-end dernier contre Genk, l’attaquante est l’une des figures de cette « génération OHL » qui entend prendre la relève dans les années à venir et compte déjà six représentantes actuellement. « J’espère déjà entrer au jeu », tempère toutefois celle qui vient d’entamer ses études supérieures d’éducation physique à Louvain, et qui avait gratté trente minutes de jeu en Pologne avant de se contenter du banc quelques jours plus tard contre l’Albanie. « En tout cas, j’aime jouer ces matches où on ne doit pas courir après le ballon, mais où l’on contrôle le jeu », complète cette dribbleuse « ambitieuse », qui aspire à se montrer dans les prochains mois, histoire de valider une sélection pour l’EURO 2022, qui aura lieu en juillet prochain. « Rien qu’évoluer en match ou à l’entraînement avec des joueuses du calibre de Tessa Wullaert, Janice Cayman et Tine De Caigny, c’est un honneur et une grande source d’apprentissage, car elles réalisent des choses incroyables. Surtout pour moi qui doit encore améliorer mon efficacité devant le but et ma dernière touche de balle. »

La joueuse n’a d’ailleurs toujours pas ouvert son compteur en sélection, même s’il faut dire qu’excepté 25 minutes de jeu contre le Luxembourg, celle-ci n’a affronté que des nations de plus gros standing. Idéal pour acquérir de l’expérience, moins pour s’imposer devant dans un secteur toujours squatté par les trois joueuses pré-citées. En attendant, cette gande fan de Cristiano Ronaldo et d’Eden Hazard, dont elle partage l’amour fou pour le foot-frisson, poursuit son écolage. Avant l’envol final ?

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