Jacques Sys

« Marc Coucke doit souvent se demander où il a mis les pieds »

Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

L’abattement qui semble régner sur le club est encore pire que le comportement scandaleux des hooligans d’Anderlecht vendredi soir au Standard. Quel est le plan des Mauves pour sortir de cette crise ? Y a-t-il un plan concret, qui aille plus loin que des phrases creuses ? Qui va en dresser les lignes?

Michael Verschueren, qui a eu le courage d’affronter les supporters en colère, il y a dix jours ? Frank Arnesen, qui est étonnamment discret ces temps-ci ? Ou quand même Marc Coucke, qui a l’habitude de décider de tout, qui s’appuie sur son instinct, mais qui doit tout doucement réaliser que le football est régi par d’autres lois que l’entreprise ?

Marc Coucke
Marc Coucke© belgaimage

Il fait mal de voir l’institut qu’est Anderlecht s’effondrer, ses supporters ou plutôt ceux qui se disent ses supporters, piétiner la grandeur qui auréole le club. Naturellement, ils ont des raisons d’être fâchés du piètre jeu de l’équipe et de l’accumulation des erreurs de la direction mais manifester cette rage par pareille agressivité est abject.

Marc Coucke ne l’admettra jamais mais il a souvent dû se demander dans quoi il avait mis les pieds. Malgré la vague de licenciements, Coucke voit le club s’enfoncer et il en est responsable, en tant que président. Lui et personne d’autre. Pour le moment, les nouveaux membres de la direction ne suscitent pas de nouvel élan et apportent encore moins d’idées nouvelles. Ni sur le terrain ni en dehors. Anderlecht doit repartir de zéro mais comment faire ? En renouvelant la moitié du noyau et en installant un nouveau staff technique ?

Ces idées circulent déjà au Parc Astrid. Mais sont-elles réalistes ? Et surtout, que peut encore offrir Anderlecht ? Le club va sans doute être privé de Coupe d’Europe. Il lui sera quasi impossible de refaire ses huit points de retard sur l’Antwerp. Pour les bons joueurs et les entraîneurs de qualité, Anderlecht n’est pas un club attractif pour le moment.

La compétition reste par ailleurs irrégulière. La semaine passée, le Club Bruges a balayé le Standard et a été proclamé favori au titre mais à Genk, l’équipe a été médiocre, alors qu’elle venait de gagner ses trois premiers matches. Nul n’a d’explication. Il est très bizarre que le Club, qui semblait justement avoir retrouvé toute sa force mentale, ait failli à ce niveau.

Il en a été très différemment pour Genk, au terme d’une semaine agitée. La possible suspension de Ruslan Malinovskyi a contraint Philippe Clement à préparer son match en fonction de deux scénarios. On peut s’étonner que le procureur Kris Wagner se soit accroché à cette suspension de sept journées pendant son réquisitoire de plus de deux heures, alors que tout le milieu du football était d’un avis opposé.

Il semble que Genk puise un surcroît d’énergie dans les situations difficiles. Le départ d’ Alejandro Pozuelo et la polémique entourant la faute de Malinovskyi ne l’ont pas troublé. Mais tout peut encore changer le week-end prochain : Genk se rend au Standard et le Club Bruges à l’Antwerp, qui peut même revenir à la hauteur de son adversaire.

Les PO1 restent donc passionnants, ce que ne manqueront pas de souligner les partisans de cette formule, alors que la réalité est différente : sans la division par deux des points, Genk compterait sept unités d’avance sur le Club Bruges.

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