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« Lukaku réussira au plus haut niveau, cela ne fait aucun doute »

Agent de Mirallas, Van Buyten, Courtois ou encore Lukaku, Christophe Henrotay est un personnage important du foot belge et international. Entretien à l’heure du mercato.

Vous semblez être un partenaire régulier de la direction anderlechtoise ?

Christophe Henrotay: Je tiens d’abord à préciser que je n’ai jamais amené de joueur à Anderlecht, je n’ai fait qu’en vendre. Mon père avait eu quelques soucis lors du transfert, en 2001, de Mido qui avait finalement préféré l’Ajax aux club bruxellois. Afin que l’on parte d’une feuille blanche, j’ai décidé un jour de contacter Philippe Collin et Herman Van Holsbeeck afin de leur expliquer comment je fonctionnais. J’ai commencé avec Jonathan Legear et puis je leur ai vendu des joueurs. Et je pense que le président est depuis satisfait de mon travail. Et pourtant il y a eu des dossiers difficiles, comme celui de Lukaku, que j’ai mené à bien.

Pour beaucoup d’argent?

Je ne dévoilerai pas le montant exact de la transaction. Mais j’estime qu’à ce moment-là (été 2011), c’était une très bonne affaire. Dans le cadre du transfert des Musonda à Chelsea, c’était différent mais il fallait trouver une solution car ils ne voulaient pas rester. Cette décision peut être critiquée mais ils avaient les droits de la faire. A ce moment-là, j’ai expliqué aux dirigeants d’Anderlecht qu’ils allaient partir et qu’il fallait trouver la meilleure solution possible afin que tout le monde en tire profit. Et au final, on a fait les choses proprement. La compensation financière venue de Chelsea a permis de relativiser les choses.

Que conseillez-vous à Lukaku désormais?

Le plus important pour lui, c’est d’avoir un coach qui le veut. Et c’est le cas à Chelsea. Mais il n’y a pas un grand club au monde qui va assurer à un joueur qu’il sera titulaire. Et surtout pas à 20 ans seulement. Mais, pour moi, il réussira au plus haut niveau, cela ne fait aucun doute. Son dernier entraîneur à WBA, Steve Clarke, me l’a encore répété: –Romelu deviendra un des meilleurs attaquants au monde. Ce n’est pas qu’une question de qualités, sa détermination est sans limite.

Rejoindre Chelsea à 18 ans après seulement deux saisons à Anderlecht, était-ce une étape trop importante?

Quand tu reçois l’opportunité de signer à Chelsea, le club de tes rêves, ce n’est pas moi qui vais dire: non, non, n’y va pas. De nombreux joueurs pleurent toute leur vie pour aller à Chelsea et n’y évolueront jamais. Je n’avais pas le droit de lui dire de ne pas signer. Au final, ll a appris énormément durant cette année car il a rencontré des difficultés. Tout avait toujours été facile pour lui jusqu’à son arrivée à Londres. Sportivement, il a pu observer de très grands joueurs mais il a aussi mûri. Quand Daniel (Van Buyten) ne jouait pas sous Klinsmann, devais-je lui dire de partir? Si je l’avais fait, il n’aurait pas gagné de Ligue des Champions cinq ans plus tard. N’oublions pas que personne ne fait de carrière rectiligne. Et puis, très peu de clubs étaient disposés à mettre une telle somme sur la table. C’est facile de dire que Romelu aurait dû aller à Bordeaux ou ailleurs, sauf que ce type de club n’est pas capable de payer autant. La situation n’était donc pas si simple. Et au final s’il reste encore à Chelsea un an, il deviendra un home grown player, il fera donc partie du quota de joueurs anglais, ce qui va le valoriser encore davantage. C’est aussi pour ça que Chelsea voulait le transférer à 18 ans et non pas attendre.

Par Thomas Bricmont

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