Les travaux de vacances du renouveau carolo
Avant de souffler quelques jours puis de passer en mode EURO, Mehdi Bayat s’apprête à dire au revoir à ses joueurs avant de finaliser le dossier du futur coach. Chronique d’un printemps agité, prémices d’un été suffoquant.
C’est un peu comme partir en vacances avec son cartable chargé de mauvais souvenirs. Et de déjà se projeter sur l’examen de passage de la fin août avant d’avoir pu se jeter dans la piscine. Au moment de vider leurs casiers ce vendredi 14 mai, les joueurs du Sporting de Charleroi ne connaîtront probablement pas encore le nom de leur nouveau coach. L’officialisation du futur successeur de Karim Belhocine à la tête de Zèbres ne devrait alors pourtant plus être qu’une question de jours. Mais les joueurs cadres et parfois en fin de contrat au 30 juin comme Massimo Bruno, Nicolas Penneteau, Guillaume Gillet ou encore Christophe Diandy, ne sauront toujours pas à quelle sauce ils seront mangés par leur nouvel entraîneur. C’est le propre des fins de saisons en eau de boudin. Et des étés animés.
Aux pansements du mois de janvier devraient se substituer des solutions à long terme.
Derrière le nom du futur T1 des Zèbres se cachera l’ADN 2.0 d’un Charleroi qui promettait fin avril, et par la voix de son meilleur porte-parole en la personne de Mehdi Bayat, de « se tourner vers les datas ». Comprendre d’opérer un virage radical avec le monde d’avant. Aux « pansements » du mois de janvier pour reprendre le jargon employé par l’administrateur –délégué du Sporting au moment d’évoquer les prêts panique de l’hiver ( Cristian Benavente, Jordan Botaka, Ognjen Vranjes et Cédric Kipré), devraient donc se substituer des solutions à long terme. Et des joueurs recrutés pour leur capacité d’intégration dans un système plutôt que pour l’opportunité qu’ils ont pu représenter.
Un scouting ciblé qui s’accompagnerait de l’arrivée prochaine d’un directeur du recrutement. Serpent de mer des derniers mercatos carolos, l’engagement d’un profil capable de seconder Mehdi Bayat dans l’analyse des valeurs paraît n’avoir jamais été aussi proche. Ceci autant pour professionnaliser la cellule de recrutement que pour assurer une forme de continuité qui résisterait à une future rotation toujours envisageable à la tête de l’équipe première. Des visées d’avenir qui ont un coût et qui s’ajoutent aux conséquences financières du coup d’arrêt sportif des derniers mois, sans oublier les répercussions toujours ressenties de la crise sanitaire mondiale.
Avant de retrouver un stade plein et les ambitions qui l’accompagnent, Charleroi va donc devoir en revenir à ses basics. Ceux qui veulent que chaque saison, les Zèbres se séparent d’un de leurs tauliers. Ils s’appelaient Maxime Busi (7,5 millions vers Parme) et Núrio Fortuna (six millions d’euros vers Gand) l’été passé et ils avaient tous deux pour point commun d’avoir alors atteint ce qui ressemblait à un pic de valeur. Des joueurs soudainement rendus bankables par la qualité de leur improbable première saison sous les ordres de Karim Belhocine.
Un an plus tard, et malgré une seconde partie de saison manquée, d’autres profils répondent aujourd’hui au même degré d’exigence de rentabilité. D’ Ali Gholizadeh à Joris Kayembe, en passant par Ryota Morioka ou Shamar Nicholson: l’un des quatre ne sera probablement plus Carolo au 31 août et cela devra sans doute plus à la nécessité de vendre à bon prix pour continuer de bien grandir qu’à la politique sportive importée par le nouvel entraîneur. Celui-là apprendra vite à vivre avec les impératifs d’une maison toujours en construction et soucieuse de préserver l’équilibre drastique de ses finances dans l’attente du nouveau stade prévu pour 2023.
À quinze jours de rejoindre le centre national de Tubize et d’enfiler sa casquette de président de la Fédération pour au mieux un mois et demi, Mehdi Bayat ne tardera plus à passer aux travaux pratiques de son chantier estival en club. Histoire de mieux profiter de la piscine.
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