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Les rapaces commencent à voler autour des nids du RAEC Mons

Stagiaire Le Vif

Plus rien ne semble pouvoir sauver le RAEC Mons… Et à quelques heures de la disparition de celui-ci, ils sont nombreux à espérer s’en partager les miettes. Victimes collatérales de cet échec : 270 gamins qui avaient la chance de s’entrainer dans un centre de formation reconnu par tous.

Eddy Brogniez, le coordinateur du centre de formation montois est désespéré : « Voir le peu de scrupules que certains clubs d’élites ont eu envers nous, c’est le désarroi de toutes les personnes qui travaillent pour ces gamins à Mons. Ce manque de respect nous a tous fortement affecté. Nous, on ne pouvait plus faire qu’une chose : subir. »

Si le coordinateur est ravi que certains de ses petits protégés puissent continuer à évoluer dans un centre de formation qui leur offrira un vrai projet, c’est surtout la manière dont tout cela s’est fait qui est remise en cause : « Cela fait plus de 25 ans que je suis dans le milieu des jeunes, et je n’ai jamais vu ça. Aujourd’hui il y a plus de managers autour de la pelouse que de parents. Il y en a qui ont accosté des joueurs dès la fin du match, à la sortie des vestiaires, sans demander l’avis des éducateurs, du coordinateur, des délégués, … rien. C’était un marché ouvert, une vraie brocante ! Et pour les joueurs qui intéressaient plusieurs clubs, ça se jouait au plus offrant. »

Et pour ces managers, le talent n’a pas d’âge comme le révèle Eddy Brogniez : « Le pire, dans tout ça, c’est que n’importe qui peut se prendre pour un manager. Quand ils voient que ça ne marche pas avec les U16, ils descendent de catégorie, et quand il ne sont pas bons, ils continuent à descendre et descendre encore, à tel point que certains arrivent en U7 ! Pour moi, c’est honteux. Ces gens-là sont les dangers publics de la formation. Ils font miroiter n’importe quoi aux parents qui deviennent parfois euphoriques. »

Mais le coordinateur n’en veut pas à ces parents, qui sont pour la plupart novices dans le monde du football. Il pense néanmoins que ces départs peuvent donner lieu à des dommages collatéraux très importants en termes d’éducation. A Mons, on jouait la carte locale avec des programmes Foot-Etudes spécialement adaptés aux jeunes. « Je pense qu’avant tout, les enfants ont besoin d’un repère familial. Et quand je sais aujourd’hui, que j’ai des enfants qui habitent Mons et qui font plus de 80 kilomètres pour aller à l’entrainement trois ou quatre fois par semaine, que leurs parents les font manger et faire les devoirs dans la voiture en sortant de l’école, c’est pour moi quelque chose d’inconscient. Je n’en veux pas particulièrement aux parents qui se sont peut-être juste fait avoir par les étoiles que la D1 peut apporter mais j’en veux beaucoup à ces recruteurs. »

En dehors de ces managers, d’autres énergumènes tentent aussi de profiter de la mort annoncée du matricule 44. Dans la nuit de vendredi à samedi, à la veille de ce qui était peut-être le dernier match de ces jeunes, la buvette de l’académie a été visitée. Tout comme certains locaux ont été vandalisés les jours précédents. Bien triste fin pour toutes ces personnes qui se sont battues jusqu’au bout pour porter haut les couleurs de la cité du Doudou.

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