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Les espoirs en amateurs dès 2019 : invraisemblable

Il y a peu de chances que les espoirs jouent en amateurs dès la saison prochaine. Le dossier sera sans doute repoussé jusqu’à la grande réforme du championnat, à partir de 2020.

Les clubs de D1 se demandent depuis longtemps comment aider les jeunes à éclore. Le parcours de Birger Verstraete (24 ans) remet le thème à la une : il était irrégulier au Club Bruges, il a échoué à Mouscron mais s’est battu à Courtrai et à Gand. La semaine passée, il était en équipe nationale. Le fossé qui sépare le championnat pour espoirs de la D1A, intense et physique, est énorme. Même la D1B devient inaccessible, suite à son changement de format : les clubs n’ont plus le temps de procéder à des essais.

On cherche une solution depuis deux décennies. Les grands clubs aimeraient caser leur équipe B dans des séries inférieures, à l’exemple des Pays-Bas, de l’Allemagne ou de l’Espagne. Collaborer avec un club amateur n’est pas évident. En pratique, il est très difficile de convaincre un jeune de jouer un an à un échelon inférieur. Même si on peut tout programmer, comme des entraînements supplémentaires au club ou un programme individuel supplémentaire. De fait, les joueurs ne considèrent pas cette démarche comme un outil de progression mais comme une sorte de relégation. Ils préfèrent rester dans un club où tout est parfaitement organisé.

La saison passée, on paraissait proche d’un accord : on allait placer les équipes B en amateurs. Il ne restait plus qu’à discuter des modalités avec ces séries : qui pouvait y jouer et quelles compensations fallait-il fournir. Les amateurs ont eu le temps de faire part de leurs souhaits et le dossier est revenu sur la table des professionnels la semaine passée. Qu’en ressort-il? Les compensations sont indigestes, de sorte qu’on est très loin d’un accord.

Pourquoi? Un : à cause des exigences financières liées à chaque réforme. Les amateurs veulent en profiter pour demander un assouplissement des conditions d’accès au football rémunéré. Lisez : moins de travaux d’aménagement des infrastructures en cas de promotion. Les clubs professionnels de D1A et de D1B, qui ont consenti de lourds investissements ces dernières années pour obtenir leur licence, ne sont pas enclins à accepter cet assouplissement. Non seulement parce qu’ils ont fait de gros efforts mais aussi parce que ces conditions ont été introduites pour éviter que des clubs ne connaissent des problèmes en cours de saison, avec toutes les conséquences qu’on connaît.

En interne, les clubs ont tous trouvé qu’un assouplissement était impensable car il risquait de mettre à mal tout le système des licences. Il y a donc lieu d’être pessimiste en ce qui concerne les espoirs. Les faire jouer en amateurs dès la saison prochaine relève de l’utopie. On peut supposer que Marc Coucke, le président de la Pro League, va reporter le dossier à 2020, en même temps qu’une grande réforme des compétitions.

Par Peter T’Kint

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