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« Les décisions de Weiler sont justes »

Thomas Bricmont

Le Directeur général des Mauves s’explique en long et en large sur tous les sujets chauds de l’été : sa succession, la nouvelle politique du club envers les jeunes, l’été boudeur de Dendoncker, le clash avec le clan Svilar, ou son soutien à René Weiler. Extrait.

Herman van Holsbeeck à propos…

… de René Weiler : « Qu’on aime Weiler ou qu’on ne l’aime, il a fait un nettoyage à sec l’an dernier, il a installé une discipline. Auparavant, les joueurs choisissaient leurs matches. Un an avant son arrivée, que ce soit contre Tottenham, Monaco, Bruges, on voyait du football champagne mais contre Waasland Beveren c’était tout autre chose. L’an passé, on a vu un groupe qui s’est battu pour le moindre mètre carré, dans les bons matches comme dans les mauvais matches. Mais c’est vrai qu’à Anderlecht, quand on gagne, on regarde aussi comment on a joué au football.(…) Weiler me demande souvent : est-ce que je suis juste dans mes décisions ? Et ceux qui connaissent le foot vous diront qu’il prend des décisions qui sont justes. « 

…du « beau » football : « C’est quoi bien jouer au football ? Avoir 80% de balbezit (possession de balle, ndlr) et finalement être battu ou évoluer par des reconversions rapides. Quand, à Manchester, après la rencontre, José Mourinho est entré dans le vestiaire pour féliciter nos joueurs, ce fut un grand moment pour moi. Quand je me suis rendu au tirage à Monaco, je peux vous assurer qu’Anderlecht est respecté car on est un club de tradition, qui gagne des titres. On a une certaine autorité grâce à un football qui a construit l’identité de ce club. Mais aujourd’hui, le football moderne est fait de reconversions, on a quasiment besoin de box to box à chaque position.

…de Leander Dendoncker : « Dendoncker avait sa tête ailleurs, il affichait sa déception à l’entraînement de ne pas avoir été transféré. Son copain Tielemans était parti à Monaco et il s’entraînait avec les Diables, il voulait comme eux évoluer dans les plus grands championnats. Et certaines personnes de son entourage ont mis la pression sur le club, sur moi, ou sur son agent, Christophe Henrotay. Aujourd’hui, nous sommes prêts à le rémunérer en fonction de son statut de joueur-phare et à travailler sur son futur transfert comme nous l’avons fait pour Youri. Nous avons d’ailleurs tous intérêt à fonctionner main dans la main. »

…de Mile Svilar : « Quand on a évoqué son plan de carrière, je lui ai dit que pour la saison 2017-2018, on essayerait qu’il soit numéro un. On a payé une fortune pour lui, on a tout fait depuis ses douze ans ; j’ai laissé partir Silvio Proto car je voyais que sa présence freinait son élan, j’ai pris un gardien l’hiver dernier pour six mois sans option. On lui a proposé un contrat de quatre-cinq ans et un prêt dans un club comme Waasland Beveren. Weiler lui a bien dit qu’il avait des qualités mais qu’il n’était pas encore apte à être titulaire. Mais vous pouvez vous imaginer un ket de 17 ans qui, ici, dans mon bureau dit à son entraîneur : Toi, tu n’as pas confiance en moi. Moi à Waasland Beveren, vous rigolez ? J’ai failli l’attraper. Et ce genre de réaction s’explique parce qu’on les a tellement chouchoutés, bichonnés. Ratko (Svilar, le père) venait ici : je peux avoir quatre places ? Je peux aller manger ? Les dorloter à partir de 12 ans pour finalement se faire avoir : no way. C’est fini, tout ça. »

…de sa succession : « J’ai avancé le nom de Mehdi Bayat et ce ne sont pas des paroles en l’air. Parmi les personnes qui composent le monde du foot belge, Mehdi présente indiscutablement beaucoup de qualités. Est-ce qu’il va me succéder ? Ça, c’est autre chose. Il y a aussi de top managers de grosses sociétés qui sont intéressés par mon poste mais ce n’est pas aussi évident qu’on le pense. »

Par Thomas Bricmont et Alain Eliasy

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