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Les anecdotes du Soulier d’or: Ceulemans plus rapide que le téléphone

Jacques Sys
Jacques Sys Jacques Sys, rédacteur en chef de Sport/Foot Magazine.

Alors que le trophée sera remis mercredi à son prochain lauréat, la rédaction se plonge dans ses souvenirs pour vous raconter les petites histoires méconnues du Soulier d’or.

Longtemps, le dépouillement des bulletins du Soulier d’or a eu lieu dans un restaurant, un lundi midi. L’ouverture des enveloppes s’accompagne alors d’un petit repas, comme par exemple à Oud-Berchem, un établissement de la commune de Berchem-Sainte-Agathe. Le restaurant avait été ouvert par Karel Vander Mijnsbrugge, rédacteur en chef de Sport 70, l’ancêtre de Sport/Foot Magazine. Il réussit alors un incroyable numéro d’équilibriste, jetant un oeil en cuisine pour être sûr que la préparation du lunch se passe sans fausse note, tout en laissant traîner l’oreille sur les bruits venus des tables.

Là, le dépouillement se déroule bulletin après bulletin, sous le regard strict d’un huissier. Un journaliste d’Het Laatste Nieuws, le monsieur vélo René Lombaerts, note soigneusement chaque nom. Après une heure et demie, aux alentours de treize heures, le résultat est connu.

En 1982, le lauréat s’appelle Erwin Vandenbergh. Il est prévenu par un journaliste d’Het Laatste Nieuws, qui l’appelle pour le féliciter et lui demander de venir au plus vite à Oud-Berchem. Possible, mais périlleux en ce jour où le ciel ne cesse de déverser de la neige sur les routes. Depuis sa ville de Ramsel, l’attaquant met cinq heures pour rejoindre le rendez-vous, où les personnes présentes ont eu largement le temps de se délecter d’un lunch savoureux arrosé au vin.

La coutume du dépouillement des votes le lundi a longtemps persisté, même si son lieu pouvait souvent varier. À un moment donné, les votants – alors uniquement composés de journalistes et d’arbitres – se sont rassemblés dans le renommé restaurant La Maison du Cygne, sur la Grand’Place de Bruxelles. Là aussi, c’était par téléphone que le lauréat apprenait sa victoire.

C’était le cas en 1986. Jan Ceulemans, déjà chaussé d’or à deux reprises, était le grand favori. Deux minutes après l’annonce de sa victoire à la radio, Ceulemans et sa femme faisaient déjà leur entrée, un grand sourire aux lèvres, à la stupéfaction générale. Le Caje avait pris ses précautions, et avait garé sa voiture tout près du restaurant, devançant le fameux coup de téléphone.

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