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« Le parquet cible le mauvais agent »

L’agent de joueurs Walter Mortelmans a pris la parole lundi devant la haute chambre d’appel de la Commission des litiges de l’Union belge de football (URBSFA). « Les tricheurs doivent être écartés, mais le parquet fédéral cible le mauvais agent », a déclaré Mortelmans.

Mortelmans est poursuivi par le procureur fédéral Kris Wagner car il aurait été approché par Thierry Steemans, directeur financier de Malines, à propos du joueur Olivier Myny dans la perspective de FC Malines/Waasland-Beveren le 11 mars 2018. Myny, qui jouait pour Waasland-Beveren, se trouvait alors dans le portefeuille de la société de Mortelmans, ISM. Steemans aurait dit à Mortelmans que le FC Malines manifestait toujours un intérêt pour Mymy. Selon le parquet, Mortelmans aurait transmis, par l’intermédiaire de son partenaire Thomas Troch, le message à Myny comme quoi un contrat était prêt pour lui à Malines. « Il ne s’agit pas de faits, mais de soupçons de l’avocat général », a affirmé Mortelmans.

« Myny suscitait l’intérêt de Malines en janvier 2018. Ce message a été confirmé le samedi avant le match en question. Les footballeurs exercent une pression incroyable sur les agents s’ils veulent changer de club. C’est pourquoi je pensais que nous devions lui transmettre ce message. Oui, j’ai parlé avec le FC Malines, mais ni moi, ni Thomas Troch, ni Olivier Myny n’ont arrangé une rencontre. Les tricheurs doivent être écartés du football, je suis d’accord avec le procureur fédéral. Mais le dossier judiciaire prouvera que vous regardez dans la mauvaise direction. Je donne toujours la priorité à la déontologie, ce qui parfois agace les autres. J’ai un casier judiciaire vierge, je suis un professeur invité de la VUB. »

Mortelmans a également cité une lettre des anciens présidents de l’URBSFA Michel D’Hooghe et Jan Peeters qui l’ont remercié pour son rôle de lanceur d’alerte dans l’affaire Ye, un dossier de corruption ou de tentatives de corruption dans le football belge en 2006. « Cela veut dire quelque chose. »

Jacques Arnauts, avocat de Mortelmans, a répété qu’Olivier Myny n’a pas été invité à ne pas jouer à fond contre Malines. « Il lui a seulement été demandé de ne pas célébrer. Pourquoi? Pour protéger le joueur. Si Myny assurait la relégation de Malines en marquant et qu’il célébrait, un contrat aurait été difficile avec les supporters fanatiques de Malines. Mortelmans a informé son partenaire (Thomas Troch, ndlr) de l’intérêt de Malines, mais en déclarant ‘qu’ils ne devaient pas se brûler les mains’. »

L’avocat a expliqué devoir travailler avec son confrère Hugo Vandenberghe « comme des détectives dans la recherche de la vérité car pour l’opinion publique c’est clair: Mortelmans est un arrangeur de match. » Pour Arnauts, son client « n’a commis aucune faute. Il n’est pas soumis à l’obligation de notification car il n’est pas membre de la fédération. Il n’a pas participé au trucage de match, cela ressort des conversations téléphoniques après la rencontre. »

L’agent Troch reconnait une erreur de jugement

L’agent de joueurs Thomas Troch a reconnu lundi devant la haute chambre d’appel de la Commission des litiges de l’Union belge (URBSFA) qu’il avait commis une erreur de jugement dans le cadre du dossier de suspicion de fraude dans le football. « Je n’aurais pas dû parler à Oliver Myny de l’intérêt que lui portait le FC Malines. Mais je n’ai jamais participé à un quelconque arrangement de match », s’est défendu Troch, qui prenait la parole pour la première fois.

Troch est poursuivi par le procureur fédéral Kris Wagner car il aurait demandé à Myny, ancien joueur de Waasland-Beveren et présent dans le portefeuille de Troch, de ne pas y aller à fond lors de la rencontre contre le ‘Malinwa’. Et ce à la demande de Thierry Steemans (directeur financier du FC Malines) et de Walter Mortelmans (partenaire de Troch dans la société ISM).

Selon Troch, il a seulement fait état à son joueur de l’intérêt malinois, qui existait depuis janvier 2018. « Si Mortelmans me demandait vraiment d’arranger un match, je ne travaillerais plus avec lui. Jamais je n’aurais appelé Myny », a assuré Troch. « Avec du recul, j’aurais toutefois dû faire les choses différemment. J’ai fait une faute de jugement. Un agent ne devrait pas parler de l’intérêt d’un club avec que son joueur n’affronte ce club en question. »

Troch affirme qu’il n’a jamais coopéré dans une quelconque tentative de corruption de match. « Même pas une tentative. Il n’y a aucune preuve. Que Myny a expliqué quelque chose au juge d’instruction? C’est sûrement faux. Il est probablement passé aux aveux sous la pression du juge d’instruction. Désormais, je ne sais que trop bien comment ces gens interprètent chaque déclaration. »

L’avocat de Thomas Troch a d’ailleurs accusé le procureur Kris Wagner d’être « malhonnête intellectuellement », ne voulant seulement croire que la déclaration d’Olivier Myny et la version contradictoire de son client.

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