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Le grand bilan de la JPL (4/18) : Antwerp, l’amertume des ambitieux

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Notre tour de Belgique des bilans de la saison se poursuit dans la cité portuaire où malgré des grandes ambitions sur le papier, l’Antwerp a peiné à séduire et n’a pas obtenu le résultat final escompté.

Le résultat

Les ambitions initiales étaient grandiloquentes. Tape-à-l’oeil comme un transfert de Radja Nainggolan, moment le plus chaud du mercato d’été. L’Antwerp avait une équipe à reconstruire et a empilé les CV de prestige, confiés à un Brian Priske convoité par une bonne partie des clubs belges lors des mois précédents. Le cocktail devait permettre de faire encore mieux que la troisième place de la saison écoulée. Au final, le Great Old recule d’un siège, et sort de ce marathon de quarante journées avec les jambes qui piquent et les yeux qui coulent.

Porté jusqu’au top 4 par les buts du surprenant Michael Frey et les miracles à répétition de Jean Butez, le matricule 1 a trop souvent ressemblé à un puzzle impossible à assembler, que ce soit en termes d’harmonie collective ou de jeu. Une recette suffisante pour s’inviter dans le carré VIP de la Pro League, mais trop juste pour faire autre chose que de la figuration une fois les prestigieuses portes franchies. Les rêves étaient immenses, la déception l’est tout autant.

Le jeu

Brian Priske aura beaucoup essayé, sans jamais donner l’impression d’avoir trouvé. Son noyau, sorte de puzzle insoluble, n’a pas aidé le Danois à trouver l’équilibre. La solution choisie semblait donc être celle de l’empilage d’un maximum de talents dans le secteur offensif, en tentant tant bien que mal de faire tenir l’édifice debout. C’était d’abord un 4-4-2 en losange, avec les dribbles de Benson Manuel pour épauler les actions bodybuildées de Frey et le flair de Michel-Ange Balikwisha entre les lignes. C’est finalement devenu un 5-3-2 destiné à libérer Nainggolan de tâches défensives démesurées pour son abattage physique actuel.

Quel que soit le module, l’animation a toujours semblé laborieuse. Plus de puissance individuelle que de chorégraphies collectives, plus de combinaisons spontanées que de circuits travaillés, et l’impression d’une équipe jamais capable de véritablement maîtriser les évènements. Seulement de les influencer grâce à des apparitions ponctuelles de talents au-dessus de la moyenne.

Michael Frey, du physique et des buts, même s'il n'a pas toujours aidé l'équipe à jouer mieux.
Michael Frey, du physique et des buts, même s’il n’a pas toujours aidé l’équipe à jouer mieux.© iStock

Le joueur : Michael Frey

Son arrivée en début de mercato, après un prêt certes réussi au Freethiel, suscitait des doutes. Son niveau en crée toujours, y compris au sein de son propre vestiaire. Pourtant, l’attaquant suisse a survolé la saison au Bosuil, dépassant allégrement la barre des vingt buts pour s’inviter toute l’année durant dans la course au Taureau d’or. Le buteur helvète n’a peut-être pas aidé l’Antwerp à mieux jouer, mais il lui a très souvent permis de gagner sans passer par le jeu.

Le jeune : Michel-Ange Balikwisha

L’un des feuilletons de l’été a finalement seulement démarré en automne, une fois l’ancien de Sclessin débarrassé de ses ennuis physiques. Entre les lignes, Mickey est alors monté en puissance, à coups de combinaisons bien senties qui ont amélioré la fluidité des possessions anversoises. Malgré un point culminant en janvier, le bilan reste néanmoins décevant, pour une saison de la confirmation inférieure à celle de la révélation : 5 buts et autant de passes décisives au Bosuil, contre 9 buts et 4 assists en Principauté. On attendait un bond en avant, et la saison 2 se termine plutôt avec des airs de marche arrière.

Le chiffre : 152

À l’autre bout du terrain, pendant que Frey empilait les buts devant, Jean Butez s’est mis à collectionner les miracles. Un niveau divin indispensable pour l’ancien Hurlu, qui a dû réaliser 152 arrêts cette saison. Personne en Pro League n’a été plus sollicité que le Français, souvent mis à contribution et parfois imbattable. S’il a faibli lors des play-offs, alors que Simon Mignolet montait en puissance, il a été au moins aussi important que le Diable rouge pour tirer la saison de ses couleurs vers le haut.

Malgré un point culminant en janvier, le bilan de Balikwisha reste néanmoins décevant, pour une saison de la confirmation inférieure à celle de la révélation
Malgré un point culminant en janvier, le bilan de Balikwisha reste néanmoins décevant, pour une saison de la confirmation inférieure à celle de la révélation © iStock

Le futur

Symbolisée par le recrutement de Marc Overmars, la révolution se prépare au Bosuil. Après un exercice mené sans directeur sportif, qui a débouché sur la création d’une constellation de talents plutôt que sur un vestiaire bien pensé, l’ancien ailier des Oranje aura pour mission de bâtir de façon plus réfléchie l’avenir du Great Old. Ce sera avec un nouveau coach à la tête de l’équipe, tant Brian Priske a peiné à trouver un fil conducteur une saison durant.

Malgré la déconvenue, peut-être la première de l’ère Gheysens, les ambitions restent majuscules dans la Métropole. La réputation sportive d’Overmars – l’éthique en ayant pris un fameux coup ces derniers mois… – reste un pouvoir d’attraction important, alimenté abondamment par les moyens financiers majeurs mis à sa disposition pour permettre à l’Antwerp de franchir les derniers échelons dans sa course aux sommets.

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