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Le grand bilan de la JPL (16/18) : le show déséquilibré de Malines

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Suite de notre bilan de la saison des 18 clubs de Pro League. Derrière les casernes, le Malinwa a proposé des chorégraphies offensives qui figurent parmi les plus abouties du dernier championnat.

Le résultat

S’il y a bien une chose qu’on peut souligner dans le chef du Malinwa depuis son retour au sein de l’élite, c’est sa régularité. Sixièmes au moment de l’arrêt du championnat en 2020, huitièmes au terme de la phase classique l’année suivante et septièmes au même stade cette saison, les hommes de Wouter Vrancken se sont systématiquement invités dans la course aux play-offs. Cette année, on a même pris les Sang et Or à rêver de top 4 quand ils ont signé un 16/18 à la sortie du mercato estival, avant qu’un hiver difficile fasse même craindre une fin de saison prématurée.

Finalement, les coéquipiers de Rob Schoofs ont conclu la saison en beauté avec une série de matches nuls qui ont acté leur présence dans l’antichambre des sommets nationaux. Le tout avec un bilan offensif spectaculaire, flashé cinquième meilleure attaque de l’élite, fortement obscurci par des chiffres défensifs interpellants. Avec 61 buts encaissés lors de la phase classique du championnat, le KaVé se classe parmi les mauvais élèves de la défense nationale. Seuls les trois derniers font pire.

Le jeu

Si certains choix exposent démesurément une ligne défensive pas à la hauteur individuellement de telles ambitions collectives, Malines propose des chorégraphies offensives qui figurent parmi les plus abouties du championnat. Une fois en possession, le Malinwa lance ce que ses membres aiment appeler son « chaos organisé » : Nikola Storm colle la ligne à gauche, Sandy Walsh prend le couloir droit et entre eux, tout le monde bouge. Les profils de Kerim Mrabti, Hugo Cuypers ou Geoffry Hairemans collent à merveille à ces combinaisons entre les lignes, souvent orchestrées par un Rob Schoofs qui dirige le mouvement de son pied gauche.

Malines multiplie les triangles et les permutations pour désorienter les marquages adverses, et se crée ainsi sans cesse de l’espace à proximité de la surface adverse. Là, les coups de rein de Storm ou les coups de génie de Schoofs font la différence, à moins qu’une dernière combinaison n’isole Cuypers ou Mrabti au point de penalty. Un spectacle de déséquilibre permanent.

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Le joueur : Hugo Cuypers

Arrivé sur la pointe des pieds derrière les Casernes, après un exil précoce qui l’avait emmené en Grèce puis dans les divisions inférieures françaises, le Liégeois a explosé avec treize buts, dix passes décisives et surtout une foule de kilomètres parcourus à haute intensité, le plaçant parmi les attaquants les plus actifs de l’élite en la matière. Malines en réclamait cinq millions d’euros l’hiver dernier, son sens du mouvement vaut toujours beaucoup d’argent quelques mois plus tard.

Le jeune : Vinicius Souza

Évidemment soutenu par le City Group, Lommel avait fait de lui l’un des joueurs les plus chers de l’histoire de la D2 en déboursant 2,5 millions d’euros pour le faire quitter Flamengo. Un an plus tard, Vinicius Souza a découvert l’élite. La Pro League, elle, s’est familiarisée progressivement avec un milieu de terrain puissant et agile, aussi impressionnant pour récupérer le ballon que pour le porter. Un talent parfois impulsif mais souvent époustouflant.

Le chiffre : 21

Très fébriles défensivement, les Kakkers l’ont particulièrement été sur les phases arrêtées adverses. Sans même prendre en compte les coups francs directs et les penalties, les hommes de Wouter Vrancken ont concédé 21 buts suite à un coup de pied arrêté adverse cette saison. C’est évidemment un record négatif. Au total, ce sont presque 30% des buts encaissés par le KaVé qui sont nés d’une telle situation. De quoi coûter quelques points précieux.

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Le futur

Avant même la dernière journée de championnat, le club a annoncé que la saison prochaine se déroulerait sans la présence de Wouter Vrancken sur le banc de touche. Artisan majeur de la remontée et du sacre en Coupe de Belgique, l’ancien milieu de terrain a installé le Malinwa dans le subtop du championnat tout en proposant un football de plus en plus chatoyant. Trouver un successeur capable de maintenir le niveau affiché ces dernières saisons sera un immense défi pour les dirigeants sang et or. La mission est dévolue au Néerlandais Danny Buijs, qui avait rééquilibré la défense d’un Groningen fébrile en la matière voici quatre saisons avant de progressivement s’essouffler dans le nord des Pays-Bas.

Au-delà de l’identité du futur entraîneur principal, certains départs pourraient agiter l’été malinois. Au sortir de la saison la plus aboutie de sa carrière, Nikola Storm souhaitera sans doute franchir un palier, alors qu’il sera difficile de retenir Hugo Cuypers derrière les Casernes. Le chantier s’annonce conséquent. Pour la première fois depuis 2019, Malines avance dans une forme d’incertitude.

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