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Le grand bilan de la JPL (10/18) : Anderlecht poursuit sa remontée

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Suite de notre bilan de la saison des 18 clubs de Pro League. Ce jeudi, c’est à côté du Parc Astrid que nous nous arrêtons. L’ère Kompany vient de s’achever à Anderlecht avec une troisième place et une finale de Coupe de Belgique. En attendant Mazzu un nouveau process.

Le résultat

Passés de la quatrième à la troisième place du championnat et des demi-finales à la finale de la Coupe, les Mauves sont en progrès. Reste à savoir si celui-ci est assez rapide, compte tenu notamment d’un mercato bien plus onéreux que le précédent. En attirant Lior Refaelov et Wesley Hoedt, mais aussi en s’offrant les services de Benito Raman, Sergio Gomez ou encore Kristoffer Olsson, le Sporting rêvait sans doute un peu plus haut. L’élimination européenne dès les tours préliminaires a servi de première douche froide, et les autres épisodes d’enthousiasme ont systématiquement connu le même sort. Si les Buffalos n’avaient pas perdu le fil de leur sprint final de la phase classique, les Bruxellois auraient même regardé les Champions Play-offs à distance. Difficile de parler d’échec complet en terminant le championnat sur le podium, mais Anderlecht reste loin de la réussite sans doute escomptée en dépensant une somme à huit chiffres au coup d’envoi de l’exercice.

Le jeu

Après avoir envisagé une défense à trois en début de saison, Vincent Kompany en est rapidement revenu au 4-2-2-2 qui était devenu sa marque de fabrique en deuxième partie de saison dernière. Le système s’est progressivement étoffé, passant d’une menace presque exclusivement réservée au flanc gauche arpenté par Gomez à une multiplication des dangers, surtout quand Majeed Ashimeru a relayé le trop neutre Olsson au coeur du jeu. Les Mauves sont alors devenus, selon les dires de Refaelov, une équipe qui « a toujours la possibilité de marquer des buts, même quand elle n’a pas le ballon ».

Surtout quand elle n’a pas le ballon. Plus redoutables que leurs concurrents en attaque rapide, les Bruxellois sont plus à l’aise avec 47% de possession qu’avec 53 et restent à la peine face à des défenses puissantes et bien organisées. Brillants dans le jeu vertical, mais pas toujours à l’aise quand il faut l’installer autour de la surface adverse, les hommes de Kompany devront encore franchir un palier pour éviter de rendre leurs larges dominations stériles.

Arrivé avec le CV d'un milieu de terrain, Sergio Gomez s'est finalement installé à l'arrière gauche.
Arrivé avec le CV d’un milieu de terrain, Sergio Gomez s’est finalement installé à l’arrière gauche.© iStock

Le joueur : Sergio Gomez

Arrivé avec le CV d’un milieu de terrain, l’Espagnol s’est finalement installé à l’arrière gauche. Un plan surprenant mais rémunérateur pour les stats offensives mauves : sept buts et quinze passes décisives, toutes compétitions confondues. Un bilan surtout alimenté avant la trêve, car le gaucher s’est montré bien plus discret en 2022, quand l’axe a pris le pouvoir dans le jeu bruxellois. Depuis janvier, Gomez n’a été décisif qu’à trois reprises, dont deux sur phase arrêtée.

Le jeune : Joshua Zirkzee

Un an après Lukas Nmecha, alors prêté par Manchester City, c’est un autre espoir de géant européen qui a posé les crampons au Lotto Park. Associé au puissant et vertical Christian Kouamé, l’esthète Joshua Zirkzee a fait parler sa maîtrise technique d’exception entre les lignes, décrochant pour créer le surnombre dans des zones qui faisaient souvent souffrir ses adversaires. Avec des chiffres impressionnants à la clé : le Néerlandais s’est montré décisif à 27 reprises en championnat, plus qu’un Nmecha (21) qui avait pourtant largement alimenté son compteur depuis les onze mètres.

Le chiffre : 494,7

Dans un championnat qui semble désormais résolument se tourner vers la transition après avoir expérimenté une possession parfois stérile, les 494,7 passes par match tentées par les Anderlechtois font figure de référence nationale cette saison. Une philosophie orientée autour du ballon, limitant le jeu long aux situations d’égalité numérique partout sur le terrain, et amenant les Bruxellois à progresser méthodiquement en misant sur leur qualité technique. Avec le paradoxe de ne jamais sembler aussi efficace que quand l’adversaire choisit de prendre la possession à son compte.

Joshua Zirkzee a fait parler sa maîtrise technique d'exception entre les lignes, décrochant pour créer le surnombre dans des zones qui faisaient souvent souffrir ses adversaires.
Joshua Zirkzee a fait parler sa maîtrise technique d’exception entre les lignes, décrochant pour créer le surnombre dans des zones qui faisaient souvent souffrir ses adversaires.© iStock

Le futur

En termes sportifs, l’exigence devrait encore monter d’un cran pour enfin répondre aux nombreux investissements consentis par Marc Coucke depuis son arrivée à Bruxelles. Vierge de tout trophée depuis désormais cinq ans, le riche palmarès anderlechtois supporterait mal un nouvel exercice bouclé sans sacre. C’est sans doute dans cette optique que la direction mauve a décidé d’un brutal changement de cap, mettant un terme à l’ère Kompany pour confier son futur au vice-champion de Belgique Felice Mazzù.

Si l’homme est devenu une certitude sur les bancs belges, le mariage garde néanmoins des airs de pari. Organisé autour de ses courses, le jeu de son Union devra épouser les courbes d’un football pensé à partir de ses passes depuis deux saisons. Un mélange de manières pour obtenir un meilleur résultat, et sublimer un noyau que beaucoup, au sein des bureaux et des vestiaires de Neerpede, considéraient déjà cette année comme l’un des meilleurs du championnat.

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