Le flop Genk: la faute de Mazzù?

Felice Mazzù est-il responsable du mauvais début de saison des champions en titre ?

Pas vraiment. L’ex-Carolo a hérité d’un noyau dont on avait extrait le moteur et dont les serviteurs ont subitement dû porter l’équipe, les éléments enrôlés à cette fin étant insuffisants. Ça n’a jamais fonctionné. Le nouvel entraîneur n’a pas non plus réussi à convaincre ses joueurs par un discours cohérent. Or, quand un coach est en proie au doute, son vestiaire le perçoit immédiatement. Dans son nouvel environnement, Mazzù n’a jamais osé être pleinement lui-même, comme s’il n’était pas convaincu d’avoir le niveau requis. La claque essuyée à Salzbourg lors du premier match de Ligue des Champions a résonné dans toutes les oreilles limbourgeoises jusqu’au début du mois de décembre.

Kristian Thorstvedt
Kristian Thorstvedt© belgaimage

Si Genk n’a jamais bien fonctionné avant la trêve, c’est surtout parce que les footballeurs qui étaient capables de faire basculer un match en un instant ont été remplacés par des joueurs qui se cherchaient. Il n’y avait plus de créativité. On attendait de Theo Bongonda, Patrik Hrosovsky et Paul Onuachu qu’ils apportent une plus-value directe et soient déterminants, par des actions, des assists et des buts, mais ils ont sombré avec le reste. Conséquence, Genk a joué lentement, s’est montré prévisible, quel que soit son système tactique, et le nouvel entraîneur, Hannes Wolf, n’a pas encore pu transposer l’enthousiasme dont il déborde à l’entraînement en résultats et en football convaincant.

Sander Berge
Sander Berge© belgaimage

Les entraîneurs doivent faire progresser leurs joueurs. C’est la tâche du nouveau coach, dans une équipe dont seuls deux éléments, Bryan Heynen et Jere Uronen, ont égalé le niveau de l’année passée, jusqu’à leur blessure. Sander Berge a été le seul à progresser, mais il est chargé de l’organisation et ne fait pas encore la différence par des passes décisives ou des buts.

Reste à voir si les nouveaux médians norvégiens, Kristian Thorstvedt (20 ans) et Mats Möller Daehli (24 ans) peuvent apporter à Genk la créativité qui lui fait tant défaut.

Si Genk veut encore disputer les PO1, son objectif minimal, il devra afficher plus de volonté et de rage de vaincre. Jusqu’à présent, il a commis fort peu de fautes, s’est révélé trop fragile en défense, a trop peu marqué, a réalisé trop peu d’actions surprenantes. En résumé, contrairement à l’exercice précédent, Genk a été un adversaire trop abordable pour la majorité des équipes.

+ : Sander Berge

Il est resté pour devenir un patron sur le terrain et y est parvenu, après des débuts hésitants. C’est lui qui parcourt le plus de kilomètres, qui organise le jeu entre les lignes. Il perd peu de ballons. Mais s’il veut aller plus haut, il devra améliorer ses statistiques.

– : Theo Bongonda

Embauché pour remplacer Leandro Trossard, il devait réaliser des actions. Le transfert le plus cher de l’histoire du club a connu des problèmes privés, une blessure pendant la préparation et n’est plus que l’ombre de lui-même. Son bulletin : deux buts, aucun assist.

1

Spécialiste des buts hors du rectangle la saison dernière, avec seize frappes à distance sur l’ensemble de la saison, Genk ressent les pertes de Trossard (sept buts) ou Malinovskyi (six). Le Racing n’a marqué qu’une fois depuis l’extérieur de la surface.

10,1

Avec une moyenne qui dépasse à peine les dix fautes par match, Genk est l’équipe la plus  » propre  » du championnat. Un chiffre qui a déjà été mis en exergue pour évoquer le manque d’agressivité des Limbourgeois.

79

Forcément influencés par le gabarit de Paul Onuachu et la détente impressionnante d’Aly Samatta, les champions en titre sont l’équipe qui utilise le plus souvent le front pour tirer au but, avec 79 tentatives de la tête.

Theo Bongonda
Theo Bongonda© belgaimage

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire