© ImageGlobe

Le cruel dilemme de Bakkali

Bruno Govers

Zakaria Bakalli, la petite perle belgo-marocaine du PSV Eindhoven, dispose donc jusqu’au prochain rendez-vous de notre sélection nationale en Croatie, le 11 octobre, pour trancher de manière définitive : soit le teenager choisit la Belgique et les Diables Rouges, soit il opte pour le Maroc et les Lions de l’Atlas.

Cruel dilemme, s’il en est, entre son pays d’adoption, puisqu’il a grandi à Liège, et la terre de ses ancêtres. Il n’est évidemment pas le seul enfant, de la deuxième voire de la troisième génération déjà, à devoir annoncer la couleur. Dans le giron de notre équipe représentative, Marouane Fellaini et Nacer Chadli se sont prononcés jadis en faveur de leur terre d’accueil. Idem pour Yassine El Ghanassy, qui n’était toutefois pas du voyage en Ecosse, la semaine passée. D’autres, comme Mehdi Carcela, par exemple, ont par contre penché pour leurs racines. D’un côté comme de l’autre, il y a évidemment des avantages et des inconvénients.

Jouer la carte du Maroc, c’est avoir l’assurance de se voir choyer comme un prince, au même titre que les membres de sa famille d’ailleurs : vacances payées, logements offerts, le royaume chérifien ne recule devant rien pour tenter d’appâter les meilleurs. Certains, conscients qu’une carrière de footballeur reste aléatoire, préfèrent un tiens plutôt que deux tu l’auras et se laissent tenter. D’autres, en revanche, se disent que s’ils ont la chance d’avoir une trajectoire sportive normale, ils auront suffisamment d’argent pour s’offrir tout le luxe qu’ils veulent, villas y compris.

Au plan purement sportif, il y a à boire et à manger aussi. Rallier les Lions de l’Atlas, c’est avoir quasiment l’assurance de jouer dans une équipe à la recherche, depuis des années, de sa gloire passée. Mais c’est aussi s’exposer à une cohabitation difficile avec les footballeurs locaux, qui ne sont manifestement pas logés à la même enseigne que les ‘étrangers’. C’est devoir composer aussi avec les doléances des patrons des clubs européens, qui ne voient jamais d’un très bon oeil leurs joueurs disputer la phase finale de la Coupe d’Afrique des Nations quand, en Europe, les compétitions domestiques battent leur plein.

Quant à se décider en faveur de la Belgique, c’est la perspective d’intégrer un groupe de haut vol, bien parti pour s’inscrire dans la durée, mais où les places deviennent aussi de plus en plus chères. Moussa Dembélé, Kevin Mirallas et Romelu Lukaku, pour ne citer qu’eux, sont bien placés pour en parler. On comprend, dans ces conditions, que le casse-tête puisse être épineux…

Bruno Govers, Sport/Foot Magazine

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire